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Christophe Courtin, quand un business angel se pose à Sophia Antipolis…

Acteur et actif dans le secteur de l’immobilier tertiaire depuis la fondation de la foncière familiale indépendante Courtin Real Estate en 2016, Christophe Courtin s’est fait un nom sur le marché sophipolitain en misant sur des sites au fort potentiel de valorisation. Retour sur le parcours et les ambitions de ce business angel…

(De gauche à droite) Marc Daunis (sénateur des Alpes-Maritimes), Jean Leonetti (président de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis), Christophe Courtin, Guilaine Debras (maire de Biot) et Frédéric André (président de Sophia Club Entreprises et VP Operations France Thales) lors de l'inauguration de Nova Sophia le 26 avril dernier. © D.R.

Le saviez-vous ? Christophe Courtin – 40 sociétés financées à son actif (Yuka, OnePark, WeMoms, Citygoo…) et fondateur en 2006 du premier courtier d’assurances en ligne Santiane –, est le 5e business angel de France. Quand il crée en 2016 Courtin Real Estate, c’est parce qu’il est littéralement tombé sous le charme de Sophia Antipolis. « Le site présentait un triple avantage : une zone en croissance d’emplois depuis sa création, il y a 50 ans, des signatures corporate et un rendement immobilier – autour de 6 % – supérieur aux autres territoires en province », énumère l’entrepreneur dans l’âme. Et de poursuivre : « Après avoir créé une société dans le courtage d’assurances à Nice, je suis venu à Sophia et j’ai adoré cet écosystème incroyable et unique en France ! » Surtout, le jeune homme, qui n’était alors pas un professionnel de l’immobilier, a une conviction, profonde et sereine : il y a sur ce site un fossé entre l’image de la technopole vieillissante où tout semblait à louer et la réalité du marché. Ce fossé, Christophe Courtin va l’investir avec un motto… différenciant : restructuration. Nouvel entrant sur le marché de l’immobilier en général et sur le marché sophipolitain en particulier, le business angel va rattraper son retard en se positionnant sur plusieurs sites en parallèle. En trois ans, sa foncière a acquis 21 000 m2 et vise la cible des 60 000 m2 de patrimoine à horizon 2023, démontrant ainsi à ceux qui veulent bien l’entendre qu’il existe bien un marché du marché secondaire à Sophia Antipolis, 1re technopole d’Europe.

Cap sur le Centrium

« Sophia Antipolis a pris un véritable tournant en 2017, amorcé deux ans plus tôt avec l’arrivée notamment de la Mouratoglou Academy. Il y a trois ans, nous étions peu nombreux sur les appels d’offres. Aujourd’hui, nous sommes une vingtaine d’investisseurs. Il se passe quelque chose sur la technopole et je m’en réjouis », partage Christophe Courtin. Ce quelque chose s’appelle la rareté. Aujourd’hui, l’investisseur n’a plus une surface de 500 m2 à louer sur son patrimoine. Son dernier opus – Nova Sophia, un complexe de 6 500 m2 en trois bâtiments et 250 parkings – a été entièrement commercialisé dans un délai de trois mois auprès de signatures de renom (Regus, Alten et SII). Et Christophe Courtin a un autre atout dans sa manche : il va vite, très vite, car en immobilier, ce « novice » a appris que le temps était capital en immobilier et a réalisé une prouesse d’exécution : « Moins d’un an s’est écoulé entre l’acquisition du site, les études, les autorisations administratives, la réalisation des travaux, la livraison et l’occupation du site par les premiers locataires », ajoute-t-il. Grand bien lui en a pris…

Ses succès de marché lui ont, en tout cas, donné une visibilité sans égale. Assez pour emporter un autre sujet, d’envergure, sur la technopole : Sophia Village. La nouvelle marotte de Christophe Courtin pèse lourd et dit beaucoup sur la transformation du site. Aujourd’hui, ce programme historique obsolète des années 1980, vide depuis trois ans pour une bonne partie, accueille le RIE de Thales au service de… 550 salariés. Demain, Centrium, ce sera la bagatelle de 14 600 m2 de bureaux restructurés, 600 places de parkings (dont 550 en sous-sol), un nouveau RIE, deux commerces et une salle de sport qui bat déjà pavillon Fitlane. Menée dans les règles de l’art environnemental – chantier écoresponsable, zéro défrichement, du photovoltaïque en toiture –, ce petit bijou va créer une nouvelle référence de marché avec un loyer positionné à 225 €/m2/an. Mais Christophe Courtin songe déjà à sa prochaine prise : le groupe vient en effet de remporter un appel d'offres national réalisé par KPMG SA pour la cession d'un de leurs actifs nommé « Arcades » sur Sophia Antipolis. Courtin Real Estate, lauréat devant huit autres postulants acquéreurs, compte y développer environ 6 000 m2 de bureaux neufs sur ce nouveau site, livré au T2 2021. « Notre ambition n’est pas d’être prédominant sur la zone. Elle est de développer une logique de territoire, une logique d’enseignes également pour pouvoir peser dans les négociations. » 

Niché au cœur du site naturel préservé du parc de la Valmasque, Centrium est un site éco-exemplaire certifié Breeam et Well, ouvert sur la végétation et la lumière - © D.R.

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