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Montparnasse et la quête d’un nouveau récit

Le projet de Rogers Stirk Harbour + Partners lauréat de la consultation pour le site Maine-Montparnasse © Rogers Stirk Harbour + Partners

Soigner une verrue. Réparer une fracture urbaine. Effacer un espace-temps. C’est un peu la mission (impossible ?) affectée à l’équipe d’architectes et urbanistes Rogers Stirk Harbour + Partners choisie pour le réaménagement du quartier Maine-Montparnasse. Autour de la tour la plus décriée des Parisiens va s’opérer un changement complet de paradigme. D’un univers minéral exacerbé va renaître un environnement naturel. D’une logique strictement fonctionnelle (voire même monofonctionnelle) devrait émerger une ambition de mixité, de diversité, presque de sérendipité. De la marque d’une époque où l’automobile et l’individualisme étaient rois va s’ouvrir une ère des mobilités douces, collectives, une reconquête de l’espace public au profit de l’individu.

Clairement, le projet de réaménagement de Montparnasse s’inscrit dans un nouveau cycle de la fabrique de la ville, un cycle de reconquête de la cité à l’heure de la victoire de l’homo urbanicus. À son échelle, il constituera à plus d’un titre un laboratoire intéressant de la création de valeur – des valeurs mêmes – où les intérêts publics comme privés sont intimement liés. Tel un rhizome.

Au moment où le phénomène de métropolisation s’accélère et semble irréversible, le degré d’acceptabilité du fait urbain pour tous passera aussi par une nouvelle scénarisation des espaces, des lieux, de leurs usages. Cela ne gommera en aucun cas tous les autres enjeux autour d’une ville inclusive, résiliente, écologique, économe.

La fabrique de la ville est l’un des principaux enjeux du XXIe siècle. C’est devenu l’une des principales responsabilités des acteurs de l’industrie immobilière, qui ne peuvent plus être spectateurs de la ville, mais doivent assumer leurs rôles de scénaristes, de réalisateurs, de producteurs. Avec l’humilité de partager l’affiche.