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Ikea vs Conforama, le match des datas

Le 1er juillet, Conforama annonçait la fermeture de 32 magasins. iread, spécialiste de la data processée, a abordé ce sujet en s’appuyant sur l’exploitation et l’exploration de la donnée. L’objectif : comparer sous forme de Data story la situation de Conforama avec celle de son concurrent direct, Ikéa, qui affiche de son côté une santé toujours confirmée. Des faits, rien que des faits, rendus observables grâce à la data visualisation.

© DR/Ikea

Rattrapé par ses problèmes structurels, le groupe Steinhoff, maison mère de Conforama, a annoncé en juillet la fermeture d’une quarantaine de sites dès l’année prochaine : 32 magasins Conforama et les dix magasins de l'enseigne Maison Dépôt, qui emploient actuellement 1050 salariés. Parallèlement, Ikéa poursuit son développement sur le territoire, testant notamment de nouveau concept dans Paris intramuros. Pour Arnaud Syoën, Managing Director d’iread, l’observation des data liées à ces deux sociétés révèlent plusieurs différences notables entre les stratégies de ces deux groupes.

« Tout d’abord, les deux groupes font peu ou prou le même chiffre d’affaires. Et pourtant, Ikéa s’est imposé comme le leader incontesté du secteur, avec un résultat d’exploitation positif alors que Conforama plonge dans le rouge ».  Leurs politiques semblent également diverger. « Du côté des directions générales par exemple, Ikéa fait preuve d’une certaine stabilité alors que celle de Conforma a été particulièrement chahutée ». Pour s’en convaincre, il suffit de cocher uniquement la catégorie « Nomination dans l'équipe de direction » de la partie Data history ci-dessous, et d’observer le nombre d’annonces faites par Conforama ces dix dernières années.

« Autre constat notable que nous donne à voir la visualisation de la donnée : leurs structurations capitalistiques sont très différentes. Chez Ikéa, les filiales sont principalement composées par les SCI qui portent les magasins ; la lecture est assez simple. Chez Conforama, la structuration des filiales rend la gouvernance moins lisible, avec des entités dédiées au développement, une holding liée avec Conforama France en rang trois, etc. Le portrait est plus complexe ; une caractéristique sans doute issue de l’addition des différents développements et prises de participations du groupe depuis des années. Là où la « vie » d’Ikea semble plus linéaire » souligne Arnaud Syoën. Notons également des politiques immobilières bien distinctes. « Alors que Conforama dispose de beaucoup plus de sites, Ikéa a fait des choix structurants, autour de leurs magasins géants. Notamment en investissant l’IDF et aussi l’Ouest de la France comme l’Arc Atlantique, ou encore le Nord, en même temps que ces régions progressaient sur l’échiquier national. Des zones où Conforama a d’ailleurs visiblement tenté de rattraper l’enseigne. Ceci est observable en activant la timeline du graphique de leurs implantations et en voyant les points rouges et bleus envahir peu à peu le territoire, entre 2005 et 2010. », explique le spécialiste des datas immobilières.

« Après de nombreux atermoiements, comme le laissaient à penser les différentes rumeurs ces dernières années, il était inévitable que la maison mère se trouve finalement contrainte d’agir directement sur les implantations et l’immobilier perçus comme des coûts fixes relativement lourds… », estime Arnaud Syoën, qui déjà s’interroge sur la pérennité de la valeur des sites de Conforama promis à la fermeture. « Sept sont situés en Ile-de-France.  Et deux magasins parisiens sont promis à la fermeture. Mais ces implantations seront des problématiques moins lourdes que la majeure partie des magasins concernés, installés dans des agglomérations de 2e, voire de 3e rang, où le commerce de façon générale ne se porte pas au mieux …. Et où se posera, à terme, la question de la (re)valorisation des sites délaissés. Pas uniquement pour Conforama mais également pour des bailleurs nationaux et locaux ainsi que les collectivités territoriales ».

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