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De la création de valeur à sa nécessaire… répartition

© Mat Let

L’immobilier peut-il durablement échapper à cette morosité qui gagne la France ? Au sortir du Simi, tous les indicateurs sont au vert.

La filière s’affirme comme la première industrie française avec plus de 2,1 millions d’emplois et 11 % du PIB, rappelle la 4e édition du Panorama de l’immobilier et de la ville réalisée par EY avec la Fondation Palladio et Business Immo. Elle a créé 43 000 emplois l’an dernier et connu une croissance de 3 %, le double de celle de l’économie française. Une filière dont huit dirigeants sur dix affichent ouvertement leur confiance et se disent prêts à recruter dans les trois ans à venir.

Cette confiance se traduit dans la dynamique des projets, particulièrement dans le bureau où les grues sont réapparues massivement selon la dernière édition du Paris Crane Survey de Deloitte. Moins dans le logement, qui subit un contre-choc de production, paralysé par l’atonie des maires à quelques mois des élections, gangréné par la prolifération des recours.

Elle se reflète aussi dans les flux. Le volume d’investissement en immobilier d’entreprise va dépasser allègrement les 30 Mds€ cette année. Pas tant par manque d’appétit et de capitaux que par manque de produits. Paris s’affirme comme une destination privilégiée par les investisseurs du monde entier et remonte en tête de tous les classements d’attractivité.

Derrière l’image idyllique d’un secteur, se confirme un puissant changement de modèle pour rester dans la course à la création de valeur. Transformation digitale, construction bas carbone (ou plutôt reconstruction bas carbone), économie circulaire, hybridation des usages, flexibilité voire réversibilité des actifs… Tous ces items ont nourri les débats du Simi.

Le prochain à explorer sera celui d’une nécessaire meilleure répartition de cette création de valeur. De valeur(s) pour être plus exact. Car le TRI ne peut plus être le seul moteur de la performance. Cela ne veut pas dire qu’il faut l’éteindre, mais il faut y ajouter les dimensions environnementales – surtout climatiques – et sociales. L’impact investing (ou l’investissement à impact social), encore embryonnaire dans l’immobilier, est appelé à devenir une composante essentielle de la pérennité de la filière.

Ce n’est pas tant la crise immobilière, financière, économique qui inquiète les décideurs, mais peut-être celle d’une fracture de la société. Une fracture qui se voit depuis trop longtemps au pied de l’immeuble.

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