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Chauve qui peut

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Une chauve-souris peut-elle avoir raison du cycle économique ? L’hystérie collective qui s’empare autour du Coronavirus – au-delà de l’incertitude qui entoure la tenue du Mipim – se paye cash sur les marchés financiers. Les bourses mondiales ont connu leur pire semaine depuis… septembre 2008. Le CAC 40 chute de 12 %, perdant près de 1 000 points par rapport à son plus haut de l’année. Les marchés craignent que l’épidémie porte un coup fatal à la croissance mondiale. 

Dans une intéressante chronique, le directeur de la recherche de Xerfi, Olivier Passet, nous rappelle une étude de l’OMS qui évalue le risque d’une telle pandémie. Selon ce rapport qui date de septembre 2019, une propagation rapide d'un agent pathogène respiratoire, semblable à la grippe espagnole, pourrait tuer de 50 à 80 millions de personnes, bouleverser l'économie et semer le chaos social. Nous n’en sommes pas là sur le plan sanitaire, mais très clairement, les marchés financiers sont en train de « pricer » le risque d’une embolie de l’économie.

Quels impacts sur l’immobilier ? À très court terme, la réponse des banques centrales sera d’éviter qu’une crise de production vire à la crise de liquidité. Et elle passera par une nouvelle vague de quantitative easing et une baisse des taux d’intérêt dont les investisseurs tirent toujours profit. 

À moyen terme, c’est le moteur des loyers qui risque de se gripper. La propagation du Coronavirus va peser sur la dynamique de croissance économique depuis que l’usine du monde – la Chine – a baissé en partie le rideau. Les prévisions sont révisées à la baisse dans tous les pays, ramenées à 2 % aux États-Unis cette année et à 1,7 % l’an prochain. La croissance de la zone euro, attendue à 1,2 % cette année, devrait pâtir du foyer italien qui s’est déclaré la semaine dernière. En clair, cela va peser inévitablement sur les marges de manœuvres des entreprises. 

À plus long terme, on ne peut s’empêcher de penser que le cocktail entre des prix élevés (voire très élevés) sur les actifs réels et une nécrose économique pourrait être… détonnant. Si l’épidémie du Coronavirus se transforme en pandémie et s’allonge dans le temps, on risque de se rapprocher du « big one » financier tant redouté par certains et qui ne manquera pas d’impacter l’immobilier. Si un vaccin surgit ce week-end ou la semaine prochaine, le choc pourrait faire pschitt. Et l’on effacera vite cette séquence un peu folle de nos mémoires. 

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