Business Immo, le site de l'industrie immobilière

De Red Adair à George Marshall

© PASCAL GUYOT / AFP

Qui se souvient de Red Adair ? Le super-pompier seul capable d’éteindre des puits de pétrole en feu. Pour le monde économique, le pompier de service s’appelle Bruno Le Maire. Il a parfaitement endossé l’uniforme au chevet d’une économie massacrée par les mesures de confinement. Avec des moyens qui semblent colossaux, mais dont on perçoit clairement qu’ils vont être insuffisants pour sauver tout le monde. Une seule certitude : plus le temps passe, plus les foyers d’incendie se multiplient et se propagent. À tel point que Bercy envisage même une troisième loi de finances rectificative à peine la deuxième adoptée par le Parlement.

Quels que soient les moyens mis sur la table, tant que la stratégie de déconfinement de l’exécutif ne sera pas claire, les acteurs économiques ne peuvent imaginer un quelconque scénario de reprise d’activité. À commencer par la question centrale : qui pourra rouvrir le 11 mai ? Et surtout, dans quelles conditions ?

Sans attendre, le gouvernement doit élaborer un vaste plan de relance et accélérer sa mise en place. Un plan qui englobe l’ensemble de l’économie sans oublier un seul secteur, dont celui de l’immobilier.

Un véritable plan Marshall qui passera inévitablement par des aides financières massives. Le fameux « quoi qu’il en coûte » ne peut se limiter à circonscrire les incendies. Ne peut plus se contenter d’être un soutien aux entreprises en péril, mais devenir un moteur de la reprise d’activité.

Au-delà des aides, c’est aussi et surtout une refonte des méthodes qu’il va falloir mettre en chantier. À l’échelle des promoteurs immobiliers, ce sont notamment l’instruction des permis de construire qu’il faudra revoir de fond en comble. Pour Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), la crise met cruellement en lumière deux faiblesses qui se combinent : la suradministration du secteur et sa sous-digitalisation. Le constat vaut dans d’autres segments de l’industrie immobilière. « La crise doit être l’occasion de repenser le rapport public/privé dans la fabrique de la ville », plaide Fabrice Alimi, président de la Fédération française des clubs immobiliers (FFCI).

Ce plan Marshall doit enfin s’inscrire dans le temps d’après. Celui d’un monde où il faudra préserver les ressources naturelles et lutter contre le réchauffement climatique. La crise sanitaire ne peut occulter la crise climatique. Un thème dont nous parlerons dans notre prochain magazine. Et les suivants…

Business Immo