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Point de vue de Pascal Zératès, Kardham Digital

Vers une accélération de la construction du bâtiment intelligent ?

En 11 lettres, il est devenu l’un des termes les plus célèbres de la pandémie de Covid-19 et l’un de ses faits les plus saillants. Du jour au lendemain, des millions de salariés se sont retrouvés en « télétravail » et jamais cette situation ne se serait produite avec une telle ampleur sans le confinement. Selon un sondage OpinionWay-Square Management pour Les Échos, près d'un tiers des actifs ont testé le télétravail au cours des deux mois de confinement et 40 % souhaitent réitérer l’expérience de façon ponctuelle post-confinement. Il n’en fallait pas plus pour que les médias se répandent sur cette révolution dans la façon d’envisager le travail. Vraiment ? À y regarder de plus près, la crise a surtout été un accélérateur de tendances déjà émergentes pré-crise, révélant la nécessité de dessiner des environnements de travail plus agiles, plus sûrs et résolument orientés vers les besoins de leurs utilisateurs. Autrement dit, révélatrice de trois fondations essentielles du smart building, et d’autant d’opportunités de s’en emparer pour l’ensemble de la filière.

© conceptcafe / Adobe Stock

S’affranchir des limites physiques du bâtiment tertiaire grâce au digital

La crise que nous traversons a tout d’abord mis en évidence l’intérêt de favoriser une approche servicielle et holistique des environnements de travail. C’était déjà une vision qui avait conduit Kardham à adresser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’immobilier d’entreprise ou encore à intégrer la notion de « design de services ». Cette approche permet de penser, au-delà de la conception des environnements de travail, à leur exploitation, dans une optique de fournir la meilleure expérience possible à leurs utilisateurs. Il y a fort à parier que l’opportunité que constituait cette vision se mue en exigence pour les années à venir : les mois qui se sont écoulés ont mis en lumière la nécessité de penser au-delà de la performance économique d’un immeuble tertiaire pour renforcer les exigences servicielles pour les clients et les collaborateurs. Elle a renforcé la nécessité de reconsidérer l’intégralité du système constitué à la fois de lieux physiques, mais aussi d’outils professionnels de collaboration qui permettent aux entreprises de s’affranchir des limites physiques du bâtiment tertiaire. Des solutions digitales comme la plate-forme KD Live en sont un exemple. Ces solutions sont suffisamment complètes pour communiquer, se former, collaborer, manager, fédérer, mais surtout elles sont suffisamment performantes techniquement pour le faire de manière massive, continue et flexible.

Un digital workplace sécurisé

Ce qui pose aussi des questionnements en termes de sécurisation de ces environnements de travail. Le sujet de la cybersécurité du capital de l’entreprise (bâtis, collaborateurs, données) était, déjà avant crise, un enjeu essentiel de la transformation des bâtiments qui, sous l’effet du digital, sont capables d’être plus performants, plus intelligents mais on le sait aussi, intrinsèquement plus vulnérables. Alors, comment transformer ces bâtiments intelligents, véritables plates-formes d'objets connectés, en bâtiments de confiance et permettre ainsi aux usagers de bénéficier d'un environnement numérique agile, mobile et sécurisé contre les risques de cyberattaques ? L’accélération de la dématérialisation du travail a complexifié ce sujet de la cyberprotection. En devant désormais assurer la sécurité de l’information non plus sur un seul lieu clos mais sur une multitude de lieux et sur une multitude de postes de télétravail, les acteurs de la filière doivent plus que jamais proposer des solutions pérennes garantes de la confiance dans les services numériques offerts par l'immobilier tertiaire : des services souverains, capables de répondre aux exigences réglementaires à la fois en matière de gestion des risques IT et de respect des données personnelles (RGPD).

Plus d’agilité pour accompagner des modes de travail pluriels

Open space, flex, télétravail, quelle que soit la forme que prend le travail, il est de notre mission d’accompagner non seulement ses différentes mutations au travers des années, mais, surtout, ses différents visages qui s’enchaînent au cours d’une même semaine, voire d’une même journée. Accompagner la flexibilisation des temps de travail et la fragmentation qui, sous l’accélération des rythmes de vie, voit chacun des collaborateurs passer très rapidement d’un mode de travail à un autre, est une tendance qui existe depuis une vingtaine d’années et qui va, sans doute, s’intensifier : comment concevoir et garantir des environnements de travail suffisamment souples et agiles pour pouvoir passer d’un temps (et d’un mode) de travail à un autre de façon harmonieuse, sans rupture ? De « je suis au bureau » à « je ne suis plus au bureau » ? On mesure là les enjeux pour la filière de réfléchir à tous les systèmes digitaux qui permettront d’assurer la continuité et la fluidité du travail.

La crise est une formidable invitation faite aux organisations de se réinventer sous l’impulsion du digital pour repenser l’immobilier tertiaire d’aujourd’hui et de demain. Là encore, le sujet n’est pas nouveau. Rappelons que la première expérience de bureaux non attribués (l’ancêtre du « flex office » !) date de 1973… et qu’il était déjà, à l’époque, financé par un autre acteur du numérique : IBM1.


1 Source : TJ. Allen, PG. Gerstberger, A field experiment to improve communications in a product engineering department: The nonterritorial office, 1973.

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