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À quoi s’attendre pour la rentrée ?

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Déni ? Fatigue ? Procrastination ? Les acteurs de l’industrie immobilière sont passés par toute la palette des sentiments depuis le déclenchement de la crise sanitaire qui n’était ni prévue ni prévisible et dont les déflagrations économiques et sociales n’ont pas encore donné leur pleine mesure. Après de longues semaines d’isolement, le retour timoré à ce qui s’appelle encore un bureau, ils n’ont plus qu’une idée en tête : remettre, après la trêve estivale, leurs incertitudes et leurs inquiétudes comme pour profiter des derniers instants de mise sous perfusion de pans entiers de l’économie.

Raison de plus pour avoir, dès les premiers jours de septembre, les yeux rivés sur trois indicateurs macroéconomiques afin de déceler de quoi 2021 pourrait être fait. La confiance des ménages, tout d’abord, qui se mesure à l’aune de la vigueur de leur consommation et du niveau de leur taux d’épargne. Le moral des entreprises, ensuite, qui se détermine à la jauge d’investissements programmés. La deuxième vague sociale, enfin, avec la poursuite des plans sociaux et des faillites qui sont déjà à l’œuvre dans tous les secteurs y compris le nôtre. Autant de signaux faibles à suivre dans un halo pour le moins épais.

À notre échelle, alors que le bal des résultats semestriels des foncières cotées donne un premier aperçu du choc, mais surtout de l’épaisseur du brouillard, les acteurs de l’industrie immobilière savent que 2021 sera guidée par trois balises. Le niveau de la demande placée dans les bureaux, classe d’actif reine des investisseurs institutionnels, qui a déjà donné des premiers signes de dépression. Corrélé à la création d’emplois dans les entreprises, cet indicateur sera le véritable enjeu de notre industrie à un moment où l’espace de travail est chahuté, voire rejeté, par ses premiers usagers. La dynamique de la construction sera évidemment un témoin lumineux de la remise en branle de la machine à construire, sachant que l’on manque cruellement de logements, mais peut-être pas de bureaux ni de commerces. Enfin, la volonté politique d’inscrire l’immobilier dans un véritable plan de relance… vert.

Au-delà des signaux faibles à détecter dès aujourd’hui, c’est en 2020 la question de la stratégie – offensive ou défensive – qui est au cœur des mouvements de l’industrie immobilière. Pour 2021, ce sera indéniablement la question des valeurs qui sera à l’épicentre de nos discussions. Avec le sentiment que de la création de valeur le monde est brusquement en passe de basculer dans la préservation de la valeur. On ne parle pas encore de sauvegarde.