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(Trop) lentement, mais sûrement

Il y a dix ans naissait la base de données Demande de valeurs foncières (DVF). L’année dernière, elle passait en mode ouvert. « La data est morte, vive l’open data ! », ont bien failli s’écrier les acteurs de l’aménagement et du territoire œuvrant de longue date pour la cause. Mais si leurs revendications ne datent pas d’hier, leurs attentes n’ont pourtant pas (totalement) été comblées… Des données manquent à l’appel : ni l’exhaustivité, ni la finesse ne sont au rendez-vous. Et cette persistance d’une forme d’opacité ralentit inéluctablement les progrès que cette « nouvelle ère » devait apporter au marché.

Pourtant, contrairement à d’autres secteurs qui ont vu s’opérer l’ouverture de leurs données sans que cela ne suscite d’intérêt particulier, la data foncière a inspiré chercheurs, acteurs publics ou privés… qui ont imaginé de nouveaux usages à cet outil de pilotage de politique publique prometteur. En entrouvrant sa porte, la data a même donné naissance au concept pour le moins ambitieux d’intelligence artificielle territoriale. Le principe : modéliser le territoire par des algorithmes, permettant ainsi de tester différents scénarii et d’observer l’impact de décisions sur des thématiques aussi nombreuses que variées (artificialisation des sols, dynamique des prix immobiliers locaux, saturation des équipements, évolution du besoin de logement, etc.). Bien sûr, l’idée séduit, laissant imaginer le nombre de choix qui pourraient ainsi être éclairés, dans une vision systémique, en anticipant les conséquences sur les équilibres territoriaux. Mais combien de temps faudra-t-il encore attendre ? 

Car pour un sujet sur lequel tout le monde se dit d’accord, force est de constater que l’avènement de l’open data avance certes dans le bon sens, mais jusqu’ici au rythme du badaud plus que du sprinteur. Pour accélérer le pas, il faudra donc (enfin) jouer pleinement la transparence et le collectif afin que le sujet progresse à un rythme à la hauteur des enjeux.


Édito issu du numéro 178 d'études foncières. Pour le consulter, cliquez ici

Mots-clés : Open Data, DVF