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Le parti des 110 000 punis

© Redzen/AdobeStock

Le gouvernement a franchi un nouveau pas dans « l’absurdie ». Personne n’a réellement compris le concept d’un confinement dans lequel on peut se déplacer à peu près librement dans un rayon de 10 km… sauf quand le couvre-feu est déclaré, lequel est décalé à 19h parce que nous allons passer à l’heure d’été. Bref, passons sur la lisibilité des annonces gouvernementales. Chacun dans sa cuisine avait sa propre interprétation de ce troisième confinement. Jean Castex a surtout fermé le rideau de 110 000 commerces pour quatre semaines supplémentaires dans 16 départements.  

Sans justification réelle puisque sur le plan sanitaire, pas une étude scientifique ne pointe la responsabilité des lieux de commerce physique dans la propagation du virus.  

Sans préciser qui sera réellement concerné par la mesure. La notion – toujours aussi maladroite – de commerce non essentiel commence à souffrir de plus en plus d’exceptions. Un peu comme la grammaire française (non inclusive).  

Sans prévenir les acteurs en amont. Un décret listant les commerces interdits d’exercer sera publié quelques heures après la rédaction de cet éditorial et quelques heures (ou minutes) avant la fermeture administrative.  

Sans beaucoup d’égards pour les restaurateurs, hôteliers, gérants de cinémas, de salles de spectacles… dont on ne mentionne même plus le calvaire en conférence de presse. 

S’il ferme certains lieux, Jean Castex rouvre le débat des relations entre bailleurs et locataires. Un débat qui va certainement s’étendre au-delà du commerce. En appelant les entreprises à mettre en place quatre jours minimum de télétravail par semaine, on peut penser que ces dernières vont se retourner vers leur bailleur pour obtenir quelques aménagements dans le paiement de leur loyer. Le gouvernement devra clarifier sa position sur les mesures de soutien, car le bailleur, petit ou puissant, ne peut être tenu responsable de cette situation interminable. 

Ce nouveau confinement sonne quand même comme une défaite du politique et de la machine administrative. Derrière le cafouillage en matière de communication, c’est surtout le manque de perspectives de sortie de crise – à défaut d’une date, au moins un échéancier – qui pèse sur le moral des dirigeants d’entreprises et, par ricochet, sur leur capacité de rebond. Un rebond que l’on espère spectaculaire.  

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  • Personnes citées

    Jean Castex

    Président directeur général

    RATP Group