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Vides et pleins ou pleins et vides

La Défense © Immostat

Les premiers chiffres du marché des bureaux sont tombés avec leur cortège de commentaires inquiets, alarmistes, rassurants, c’est selon. Que retenir du bilan du 1er trimestre 2021 à la lecture des statistiques ImmoStat ? Le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide ?

En dépit d’un recul de 30 % de la demande placée par rapport au 1er semestre 2020, celui d’avant le premier confinement, les conseils notent un « frémissement », une « reprise graduelle ». Certes, les brokers vendent de la confiance, la survendent parfois, mais n’ont pas intérêt à verser dans un optimisme béat.

Côté verre à moitié vide, quand on lève la tête et que l’on voit refleurir les panneaux « à vendre/à louer », il est clair que le marché des bureaux n’est pas sorti de la crise. D’ailleurs, y est-il vraiment entré ? Faute d’avoir réussi la campagne de vaccination, le calendrier de reprise économique en Europe est encore trop peu lisible pour pousser les acteurs privés à investir. La question du timing étant toujours clé dans la vie d’une entreprise, rares sont celles qui sortent de leur léthargie.

Si le bureau n’est pas sorti de la crise, il est bel et bien entré en mutation. Profonde. Accélérée. Et dictée par de nouvelles organisations de travail dont les contours commencent à s’esquisser à défaut d’être pleinement maîtrisés. Les mots clés de cette mutation sont clairement la modularité, l’agilité, la flexibilité qui vont s’exprimer aussi bien à l’échelle d’un schéma directeur immobilier qu’au cœur de l’immeuble en lui-même. Tout sera affaire de compromis entre le siège social et ses satellites, entre la part de flex office et celle d’espaces collaboratifs, entre le besoin de services et la capacité à les payer.

L’arbitre de ces conflits permanent, et en quelque sorte la variable d’ajustement, sera clairement la dose de télétravail souhaitée ou possible que chaque entreprise envisage de mettre en œuvre dans son organisation. Encore faudrait-il pouvoir le tester de manière volontaire et proactive plus que de le subir et se le faire imposer par les conditions sanitaires.

Ce qui semble évident avec le temps, c’est que si l’objet même de l’immeuble de bureaux est challengé, la pérennité du concept s’en trouve renforcée. Le bureau apparaît comme un « point d’ancrage fondamental dans la vie des entreprises », comme le souligne très justement Grégoire de la Ferté, directeur bureaux Île-de-France chez CBRE.

Les investisseurs le manifestent en maintenant massivement – en tout cas en proportion – leurs engagements dans le bureau, avec près de trois quarts des volumes investis au 1er trimestre. Les pessimismes diront faute de mieux. Toujours une histoire de verre à moitié plein ou à moitié vide.

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