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Jérôme Le Grelle, CBRE France

Renouveler le commerce en ville : le rôle clé du maire

© Good Studio / Adobe Stock

Il est toujours stimulant d’entendre un élu local porteur d’une vision positive de l’avenir expliquer ce qu’il fait pour dynamiser le commerce dans sa ville. Une ville moyenne en l’occurrence, puisque je veux parler de Thierry Repentin, nouveau maire de Chambéry depuis juin 2020, avec qui j’ai eu le plaisir de m’entretenir longuement.

Certes, la nouvelle équipe hérite d’une situation relativement favorable (patrimoine, accessibilité, ville préfecture…). On retrouve dans son programme d’action cette inspiration commune aux villes de tous bords impliquées dans l’association Centres-Villes en mouvement, ou retenues par le gouvernement pour bénéficier du programme Action cœur de ville (depuis 2018). Mais l’exemple de Chambéry est aussi l’occasion de rappeler que le maire dispose d’une capacité d’action d’autant plus efficace qu’elle s’inscrit dans une stratégie cohérente. Cela n’a pas été inutile quand il s’est agi de répondre aux défis de la crise sanitaire, laquelle devrait d’ailleurs accélérer les transformations en cours.   

En complément de l’indispensable action politique à l’échelon intercommunal, pour maîtriser les grands équilibres, retenons cinq principes qui structurent la stratégie chambérienne pour le centre-ville :

  • Penser « systémique ». Pas de commerce florissant sans un centre-ville attractif et vice versa. Dès lors, la ligne est claire. Urbanisme, patrimoine, déplacements, logement, commerce, artisanat, culture… sont autant de leviers actionnés ensemble et de manière cohérente au bénéfice de l’attractivité globale du centre-ville.
  • Orienter la création de richesse vers le territoire. Le « made in China » livré à domicile, ce sont des revenus qui échappent au territoire et des opportunités de contact humain perdues. Inversement, le commerce à soutenir est celui qui sait attirer les dépenses des consommateurs vers des biens ou services de qualité produits et vendus localement.      
  • Répondre aux besoins d’adaptation. Le commerce évolue, la société change, à la ville de s’adapter. D’où l’importance de faciliter l’implantation des activités d’avenir, d’écouter les besoins des jeunes générations, d’aider les commerçants à digitaliser leur activité, d’anticiper la croissance des livraisons… Sans parler de gérer la crise sanitaire au plus près des besoins des habitants et des acteurs économiques.
  • Organiser le dialogue. Tout ce qui précède est pensé dans l’intérêt général. Mais celui-ci ne se décrète pas, il se construit. Il faut gérer les conflits d’usage, concilier les attentes des générations, mobiliser les énergies et les investissements là où ils sont utiles. Loin d’être superflu, ce rôle de médiation et de pédagogie de l’élu est peut-être le plus attendu par les personnes concernées. 
  • Agir et mettre en œuvre. Les obstacles techniques, financiers, politiques sont légion ; ils imposent néanmoins d’arbitrer, de prendre des décisions et d’avancer sans tarder accompagnés d’une équipe certes compétente, mais surtout portée par de fortes convictions et une vision partagée.   

Au moment où l’avenir du commerce se joue en grande partie dans sa capacité à réinventer la proximité, l’appui d’élus locaux éclairés et dynamiques est à l’évidence déterminant. Merci, mesdames et messieurs les élus, de l’énergie que vous consacrez à faire renaître le commerce dans nos villes et du courage des décisions prises.


 

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