Business Immo, le site de l'industrie immobilière

Tous à l’usine !

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Les masques tombent et les sourires se dévoilent. L’optimisme contamine les prévisionnistes. La Banque de France a revu à la hausse à 5,75 % sa prévision de croissance pour 2021 et s’attend même à ce que l’activité dépasse son niveau pré-Covid dès le 1er trimestre 2022. L’Unedic renverse ses prévisions de février dernier et table maintenant sur  la création nette de 362 000 emplois d’ici deux ans.

L’un des enjeux sera de fixer ces emplois sur les territoires pour éviter que le vent d’optimisme ne se transforme en feu de paille. Et tout le pari du gouvernement repose sur une stratégie de réindustrialisation de la France. Or, l’industrie du futur est sous nos pieds, devant nos yeux, à portée de mains. C’est celle de l’immobilier et de la ville.

Elle couvre un certain nombre d’items qui nous préoccupe : la transition environnementale, la cohésion sociale, la quête du sens, l’innovation, la création de valeur (mais pas que financière)… Elle peut embarquer tout le monde, les talents bien sûr, mais aussi les besogneux que l’on oublie un peu vite, et peut repêcher les recalés. Surtout, elle n’a pas besoin d’être relocalisée, car elle ne peut pas être délocalisable.

Cette industrie du futur – notre industrie – doit aussi faire face à de nombreux défis. Elle exacerbe les tensions et doit lutter contre la tentation de malthusianisme. Elle ne peut se développer que si tous les acteurs de la chaîne travaillent dans un esprit de concorde et de compréhension mutuelle. Elle ne pourra prospérer que si les agendas politiques et économiques sont alignés, à tout le moins mieux synchronisés.

Cette industrie du futur pèse 11% du PIB et représente 2,2 millions d’emplois répartis dans plus de 100 métiers qui vont du manœuvre à l’ingénieur, du commercial au PDG.

La filière, qui s’est longtemps ignorée, s’inscrit aussi dans la dynamique de relance du pays, comme le relève la 5e édition du Panorama de l’immobilier et de la ville réalisée par EY, en partenariat avec la Fondation Palladio et Business Immo : 250 000 recrutements attendus cette année et près de huit dirigeants sur dix qui envisagent de recruter dans les trois ans à venir.

Il faudra un jour faire le bilan de ce que cette industrie a rapporté à l’État en impôts directs, indirects et autres contributions financières. Juste sur le plan économique, ne serait-ce que pour que l’on arrête de nous servir cette sempiternelle histoire de rente.