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Drive to survive

Jean-Marie Tritant © Unibail-Rodamco-Westfield

On attendait avec une certaine impatience l’Investor day d’Unibail-Rodamco-Westfield, 18 mois après le renversement du management de la foncière et l’arrivée aux manettes de Jean-Marie Tritant chargé d’appliquer le plan Refocus porté par Léon Bressler. En réalité, c’est plutôt « Back to the futur » avec la volonté réitérée de fermer la parenthèse américaine et de revenir à une situation pré-pandémique.

Unibail-Rodamco-Westfield ne sera donc pas le champion du monde des centres commerciaux, mais entend rester en pointe sur ce segment de marché qui n’a pas dit son dernier mot. Un peu vite enterré en raison de l’explosion du e-commerce, elle-même exacerbée par les confinements successifs, le commerce physique connaît sa petite revanche. Elle se nomme « drive to store », le retour en grâce des magasins. Le commerce physique fait désormais partie intégrante de la stratégie des enseignes, une stratégie qui est réellement omnicanale. La question est de savoir où et à quel prix. Car aujourd’hui, les politiques d’extension tous azimuts des enseignes, quitte à retrouver deux magasins de la même marque face à face, sont bel et bien terminées.

Dans cette sélectivité soudaine des enseignes, l’une des forces d’URW est de détenir les actifs les plus reconnus dans les grandes métropoles européennes dont on a compris qu’elles n’allaient pas se transformer en villes fantômes dans le fameux monde d’après. L’autre atout c’est que, spécialiste du commerce, Unibail-Rodamco-Westfield n’en est pas moins aussi (et surtout ?) un développeur immobilier. Jean-Marie Tritant l’a souligné à plusieurs reprises lors de la présentation aux journalistes. Un développeur certes contraint par son niveau d’endettement actuel, mais un développeur qui peut s’appuyer sur des équipes compétentes et maintenant pluridisciplinaires ainsi qu'un foncier de premier choix, celui des centres existants. La foncière a identifié un potentiel de 2,4 millions de m2 sur son patrimoine, dont la moitié pourrait être du résidentiel.

Plus que des centres commerciaux, ce sont des morceaux de ville qu’URW promet de construire demain, troquant le modèle classique de la rénovation/extension au profit de celui, plus fin et plus complexe, de la densification/diversification. L’évolution du cours de Bourse d’Unibail nous permettra de voir si les investisseurs achètent ce scénario.

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