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Sang-froid

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Il faut avoir une certaine dose de sang-froid et une grande agilité pour être hôtelier de nos jours. Le marché se réveille de deux ans de gueule de bois et la reprise de la dynamique d’activité semble se confirmer, aux dires des spécialistes. In Extenso l’a confirmé lors de sa traditionnelle conférence annuelle, se montrant assez optimiste et relevant même ses projections pour 2022. Extendam note, mois après mois, une amélioration des indicateurs, à l’exemple du taux d’occupation qui culmine à 70 % en mars à Paris et pourrait dépasser les 80 % en avril. Certes, ces résultats sont encourageants, mais au global, l’activité en 2021 (et certainement en 2022) demeure encore inférieure à 2019.

À l’instar du commerce, le secteur de l’hôtellerie reste particulièrement dépendant de la situation sanitaire plus que de tout autre choc exogène. Même si ces derniers ne manquent pas. Écartons le scénario du pire sur les élections en France pour nous concentrer sur le vrai danger en Europe, le conflit en Ukraine. À ce stade, il ne semble pas impacter l’activité hôtelière en Europe occidentale. C’est ce que souligne le cabinet MKG, observant une remontée du taux d’occupation de 45 à 54 % entre février et mars.

Si l’hôtellerie se montre résistante – ou résiliente – de nouveaux nuages s’amoncellent. D’abord, la crise sanitaire n’est pas totalement achevée, comme nous le rappelle le confinement pour le moins strict à Shanghai. La guerre en Ukraine risque d’engendrer une succession de chocs (consommation des ménages, marges des entreprises, ralentissement de la croissance économique…) auxquels le secteur hôtelier pourra difficilement échapper. La perspective d’une inflation conséquente et installée dans le temps viendra également peser sur une filière qui doit déjà faire face à une hausse des coûts salariaux pour regagner les 300 000 emplois manquants en France.

Dans ce contexte, les investisseurs peuvent se demander si une allocation à l’immobilier hôtelier a encore du sens. MSCI a apporté de premiers éléments de réponses, avec un retour dans le vert de la performance globale des actifs hôteliers en 2021 en France : entre +6,3 % et +7,1 % selon que l’investisseur soit en contrat de management ou en bail. C’est moitié moins qu’en 2019, mais certains segments ont recouvré leur niveau de rendement d’avant pandémie. « Le secteur hôtelier reste à long terme une classe d’actifs intéressante pour un investisseur institutionnel », assure Béatrice Guedj, directrice Recherche et Innovation chez Swiss Life Assets Managers. Mais il faudra être sélectif et surtout… garder son sang-froid.

De l’hôtellerie, il en sera question le 2 juin prochain lors de la conférence organisée par Business Immo à l’occasion de la sortie du Hors-Série Hôtellerie. Pour s'inscrire, cliquez ici

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