Tout l’enjeu des start-up de la PropTech se définit à travers trois notions : résilience, adaptation et efficience.
En effet, le changement d’échelle et le changement de biorythme ne seront possibles qu’en innovant et en digitalisant les acteurs de la « pierre », à l’image de Doctolib dans le monde de la santé. Jamais l’organisation d’une campagne vaccinale à l’échelle du pays n’aurait pu se faire aussi efficacement sans ce type d’acteur. On ne parle pas ici de disruption ou de remplacement des acteurs historiques, mais bien de création de valeur pour tous.
Côté immobilier, la pandémie est aussi venue percuter le paradigme du secteur.
Lors du premier confinement en mars 2020, nous aurions tous rêvé d’un monde avec des architectes connectés avec les services d’urbanismes via une plate-forme BIM afin de continuer d’instruire les permis de construire, de promoteurs disposant de bulles de vente virtuelles pour continuer les visites ou bien d’applications de suivi de chantiers pour planifier les travaux en toute sécurité.
Là où certains auraient pu croire que les PropTech ne seraient qu’une mode passagère, chacun a compris qu’elles hybrident désormais un secteur qui doit se réinventer en profondeur pour relever les défis climatiques, énergétiques et sociaux.
Concevoir, construire, commercialiser, louer, gérer, rénover, financer, les PropTech changent la donne en permettant une gestion de la complexité à l’échelle industrielle tout en façonnant de nouveaux business models.
Et pourtant, elles ne pèsent aujourd’hui que 5 % du total des financements de start-up françaises en 2021, soit 630 M€ sur 11,6 Mds€ avec de l’argent provenant le plus souvent de fonds internationaux.
Même si des évolutions sont notables, les fonds souverains n’ont pas encore vraiment fait le pari de l’impact de la PropTech alors que d’autres pays avancent au pas de course.
Il est vrai qu’il n’est pas aisé de concilier le temps « court » du capital risque et celui du temps « long » de la fabrique de la ville.
Peut-être faut-il maintenant penser l’investissement PropTech différemment en l’assimilant à un investissement d’infrastructure plus cohérent avec la durée de vie des bâtiments et à l’inertie du secteur ? Des capitaux patients en quelque sorte, pour financer massivement la filière et créer un vrai choc d’innovation durable.
Les PropTech pourront générer du progrès social, économique et environnemental si elles sont financées à la hauteur de l’impact qu’elles peuvent générer sur un secteur qui peine à se moderniser depuis 30 ans.
Investir sur les PropTech, ce sera aussi investir sur la fidélisation de talents ingénieux et sur un tissu d’entrepreneurs engagés qui portent parfois seuls, le risque de l’innovation immobilière.
Oui, nous avons le droit de rêver et de penser que les French PropTech incarneront demain l’excellence urbaine à la française, une nouvelle forme de start-up à impact au service de la nation. Elles ne sauveront pas le monde, évidemment, mais elles y contribueront.
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Originaire de Nantes, Pierre Leroy mène une première vie entrepreneuriale avant de rencontrer son futur associé Yann. En 2007, leur vie bascule avec le lancement de leur fabrique à start-up EP, devenue incontournable en matière de PropTech à impact climatique. Moteurs de la TechScene nantaise, Pierre et Yann sont à l’initiative du regroupement de start-up de la PropTech dans leur bâtiment-totem de 5 000 m2 au cœur de Nantes, mais aussi actionnaires de l’incubateur Imagination Machine, créé par le Californien Rob Spiro. Pierre Leroy préside le mouvement The French PropTech, qu’il a cofondé en juin 2018. Ce mouvement social d’entrepreneurs a pour objet d’accompagner les acteurs du secteur de l’immobilier et du bâtiment dans leur mutation digitale et regroupe déjà plus de 250 start-up à travers toute la France.
Article issu du numéro 185 de Business Immo Global.
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