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Action et vérité

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On y est. Avec du retard. Avec des ratés à l’allumage. Avec des incertitudes. Mais cette fois-ci, c’est l’heure de vérité, ou plutôt l’année de vérité. L’industrie immobilière a bien rendez-vous avec le changement climatique. Depuis 2019 – date de l’adoption du très attendu et redouté décret tertiaire –, les propriétaires, gestionnaires et utilisateurs de parcs immobiliers attendaient sa mise en application opérationnelle. Un an de sursis – crise sanitaire oblige –, et ce sera chose faite en septembre prochain avec l’obligation de transmettre les données de consommation énergétique des deux dernières années de tous les bâtiments de plus de 1 000 m2 sur la plate-forme Operat. Même si la majorité de ses acteurs n’a pas attendu le décret tertiaire pour agir, 2022 marque assurément un tournant dans la contribution de la filière immobilière à la bataille climatique.

Derrière cette nécessaire prise de conscience environnementale, c’est un champ plus large qui s’ouvre, celui de l’obsolescence du parc immobilier hexagonal. Défini et circonscrit par l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise en Île-de-France (ORIE), ce nouveau mal français pourrait être une formidable source d’opportunités pour tous les investisseurs et utilisateurs immobiliers. Au-delà de la mise à niveau énergétique, c’est tout le sujet de l’obsolescence technique, fonctionnelle et même géographique qui est en jeu. Une palanquée d’acteurs s’est déjà positionnée, avec malice et courage, sur le segment de la transformation urbaine pour en faire un modèle économique et un nouveau marché. Pour les autres, la question sera de savoir si, pour revaloriser leurs portefeuilles, un simple coup de ripolin sera suffisant ou s’il faudra aller plus loin, beaucoup plus loin. Alors capex ou… capex ?

Le choix sera, de toutes les façons pour ces acteurs, cornélien. D’autant qu’il s’exprime dans un contexte économique, financier et international inédit naviguant entre plusieurs eaux. Le retour de l’inflation donne une autre tonalité aux stratégies des investisseurs immobiliers. Les records de prix décrochés dans le « prime » parisien creusent un peu plus la fracture territoriale entre les actifs. Les périls internationaux – qu’ils soient de nature pandémique ou géopolitique – ajoutent une inconnue à une équation décidément bien complexe.  Pour tous les acteurs de l’industrie immobilière, une chose est sûre, ce sera, en 2022, action et vérité.


Édito issu du numéro 186 de Business Immo Global.

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