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Immobilier, dettes publiques et souveraines : postures et impostures

Trente cinq ans que la France est addicte au déficit : car on a créé du pouvoir d’achat par le crédit et la subvention, c’est-à-dire la dette. L’immobilier est au cœur de cette drogue douce dont il faut s’affranchir. Le déni est une posture, ne rien faire une imposture. La fiscalité est une des réponses.

Face à cela, la posture est de s’étonner, l’imposture de s’en indigner : pourquoi les plus-values des résidences principales et autres échapperaient-elles à l’imposition ? Pourquoi les plus-values immobilières seraient-elles morales et pas les autres (financières) ? Toujours à la recherche d’avantages fiscaux (les niches), l’industrie immobilière vit sous perfusion budgétaire au détriment des réalités du marché : combien de logements Robien-Périssol-Besson-Scellier ou ultramarins ne correspondent pas aux demandes réelles ? Que d’argent gâché au motif de production ou transactions !

La posture est de s’inquiéter pour la construction et l’emploi, l’imposture est de faire croire que ces fabrications de logements répondent aux besoins réels des citoyens. Souvent Loi varie et bien fol qui s’y fie : l’Etat n’a pas de parole (peut-il en avoir ?) et ses promesses fiscales n’engagent que ceux qui les écoutent. On ne peut pas continuer de la sorte, subventionnant en volant l’épargnant. Si des mesures d’incitations fiscales existent, elles doivent être fixées dans leur montant et leur durée, c’est une question d’éthique. A défaut, c’est une imposture. Le besoin de recettes budgétaires supplémentaires fait que l’immobilier est un cœur de cible : le financement du Grand Paris (avec détournement de recettes organisé !), l’imposition des plus-values de cession autres que résidences principales, les revenus fonciers (+ 1,2 %), les taxes foncières qui vont exploser avec la remise en cause des valeurs cadastrales…

La posture est d’affirmer que les efforts, inexorables, doivent être répartis équitablement ; l’imposture est de ne frapper en fait qu’un tiers de la population, essentiellement immobilière : alors que l’un des paradoxes de la crise de la dette souveraine est qu’aujourd’hui ce sont les contribuables qui sont garants de l’Etat et non l’Etat garant des citoyens ! L’équité voudrait donc que tous les citoyens participent et pas seulement les épargnants principalement immobilier : c’est alors la TVA qu’il faut augmenter. Même l’Italie l’a compris !

Augmenter la TVA d’un point rapporte 6 Mds€ par an. Ou passer de 19,6 à 20 % et de 5,5 à 6 % rapporterait 2,7 Mds€ par an avec effet immédiat (décalage d’un mois). Ce serait équitable, les importations subissant cette TVA.

Si notre pays veut résoudre vraiment ce problème de dette souveraine (notre dette est détenue à 75 % par des étrangers, au contraire du Japon dont la dette est trois fois plus élevée mais détenue à 9,5 % par des étrangers : il fait fi des agences de notation), l’enjeu n’est pas de trouver 10 à 15 Mds€ par an mais 70 Mds€ par an de ressources budgétaires (économie et /ou recettes) pendant plusieurs années.

Nous allons changer d’époque et les postures indignées qui masquent les impostures des lobbies de notre industrie immobilière semblent bien pathétiques.