Business Immo, le site de l'industrie immobilière

COP ou FLOP27 ?

La COP27 avait lieu en Egypte © Ahmad Gharabli / AFP

La COP27 s’achève ce vendredi soir dans une sorte d’indifférence générale. Les plus avisés sur la question climatique ont cessé de s’agiter autour de ces grands raouts internationaux. Le commun des mortels a les yeux rivés sur le prix à la pompe et s’agace de l’agit-prop de quelques jeunes se scotchant les mains sur le Périphérique ou jetant de la soupe sur un tableau. Les entreprises sont effrayées par la facture énergétique de cet hiver. Les acteurs immobiliers, eux, regardent monter la courbe des taux d’intérêt qui va précipiter la baisse de la valeur de leurs actifs.

Bref. L’un des sempiternels sujets abordés au cours du sommet annuel de la lutte contre le réchauffement climatique est la responsabilité des villes. Sont-elles le problème en émettant 70 % des gaz à effet de serre ? Ou, au contraire, la solution, pour peu que la ville zéro carbone ne soit pas une chimère ? Là où il y a consensus, c’est que les villes – donc l’immobilier – sont des acteurs incontournables de la lutte contre le réchauffement climatique.

Elles doivent résoudre une équation presque insoluble à l’heure où la planète vient de franchir le cap des 8 milliards d’habitants. Si l’on en croit l’environnementaliste Bertrand Piccard, il faudrait construire l’équivalent de Manhattan tous les quatre mois pour répondre à la hausse de la population jusqu’en 2050 combinée à la poursuite de la métropolisation. À vrai dire, c’était le même constat lors de la COP 26, la COP 25, la COP…

Des solutions existent pour autant. Elles foisonnent même. Et elles ont un coût qu’à vrai dire personne ne mesure complètement. Qui va payer ? Tout le monde. Qui veut payer ? Personne. Qui peut payer ? C’est la question qui taraude tout un chacun et à laquelle on ne peut plus s’affranchir en essayant de refiler le mistigri.

La question climatique est LA grande affaire du prochain cycle immobilier. La transition environnementale s’affirme comme l’un des premiers moteurs de l’inflation sur le long terme. Elle interroge sur les modèles économiques aujourd’hui en cours dans la chaîne de valeur de l’industrie immobilière. De plus en plus de décideurs immobiliers, dans des accents churchilliens plus ou moins convaincants, promettent du sang et des larmes. Mais au-delà de se dire qu’il sera plus difficile de gagner de l’argent dans l’immobilier, c’est peut-être un système complet qu’il faudra repenser.

Un système où l’on osera arrêter de construire quand bien même les besoins primaires (à commencer par le logement) ne sont pas satisfaits. Un système où l’on interdira de démolir, ce qui suppose de pouvoir rénover et d’adapter les usages en fonction de la demande. Un système où l’on ne confondra pas la sobriété avec la décroissance. Un système où les règles du jeu seront les mêmes pour tout le monde aussi. Sinon, on s’en reparlera à la COP72.