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Rien ne change pour que tout change

Onzième édition du Forum des métiers de l’immobilier et de la ville © BI

Ce qui change aujourd’hui, c’est le climat des affaires. Si la récession économique annoncée tarde à venir, l’immobilier tourne une nouvelle page de son cycle. Ce qui ne change pas, en revanche, ce sont les intentions d’embauches des décideurs. Près de trois sur quatre envisagent de recruter dans les trois prochaines années, rapporte la 7e édition du Panorama EY-Fondation Palladio de l’immobilier et de la ville. Un appétit confirmé lors du Forum des métiers de l’immobilier et de la ville (FMIV), que Business Immo co-organise, aussi bien par la présence d’une centaine d’exposants que par l’affluence record de cette 11e édition (2 200 visiteurs).

Ce qui ne change pas non plus, ce sont les difficultés à trouver les profils. Un exemple paradoxal : il reste plus de 25 000 postes à pourvoir dans la construction alors même que le secteur de la promotion est en souffrance.

Ce qui ne change pas tout à fait, ce sont les motivations des étudiants. Oui, ils sont toujours en quête de sens, plus que jamais engagés sur le plan environnemental, rapporte le panorama. La réduction des consommations énergétiques et des émissions de carbone du parc immobilier est en tête de leurs préoccupations, juste devant l’adaptation des villes et du bâti au changement climatique. Mais, ils privilégient maintenant la rémunération, le cadre de travail et les perspectives de carrière. Près de huit étudiants sur dix veulent que leur futur employeur soit impliqué dans le déploiement d’actions environnementales, mais seulement un sur deux est prêt à claquer la porte si ses actions ne sont pas à la hauteur de leurs convictions personnelles. En temps de crise, on redevient rapidement pragmatique.

Ce qui change vraiment, c’est que cette dynamique de recrutement est davantage portée par la nécessité d’accélérer la transformation des activités des décideurs plus que par la croissance de celles-ci. En quelque sorte de la demande d’emploi déplacée aurait pu dire un Alain Béchade. Plus d’ingénieurs, de gestionnaires, de profils techniques, voire technologiques. Moins de promoteurs ou de commercialisateurs.

Ces futures embauches doivent surtout permettre aux entreprises de combler les manques sur les énormes besoins nés de leur transformation environnementale et technologique, souligne à juste titre le panorama. Et ces profils, on va les chercher hors du sérail, dans les médias, le e-commerce, les nouvelles technologies… La porosité de la ville que d’aucuns prônent commence par sa propre organisation. Le temps sera long, mais assurément, l’immobilier va perdre l’image de rente qui lui colle à la peau. Cela s’appelle une mue.

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