Business Immo, le site de l'industrie immobilière

À la recherche de la crise perdue

© Kurhan/Adobe Stock

Mais où est passée la crise ? À mesure que les entreprises publient leurs résultats annuels pour 2022, tous secteurs économiques confondus, s’éloigne le spectre de la récession économique. Certes, les performances passées n’engagent pas celles à venir et les résultats de l’an dernier traduisent aussi (et surtout ?) un rebond par rapport à une année 2021 encore marquée par la pandémie.

Le secteur immobilier coté s’inscrit dans cette euphorie générale qui vaut au CAC40 d’atteindre de nouveaux records. Les foncières cotées ont publié, peu ou prou, des résultats conformes à leurs prévisions, même supérieurs à leur guidance. Au rayon des bonnes nouvelles, les revenus locatifs qui progressent sensiblement, signe d’un retour à la normale après deux années chaotiques, et de la capacité de répercuter tout ou partie de l’indexation auprès de leurs locataires. Le rebond est spectaculaire dans l’hôtellerie. Il se confirme dans le retail. Il demeure plus contrasté dans le bureau, avec des réversions largement positives pour les actifs situés en hypercentre, à l’image du quartier central des affaires parisien qui touche les 1 000 €/m2/an, et beaucoup plus contrasté dès lors que l’on s’aventure en périphérie.

Autre facteur rassurant pour les uns, étonnant pour d’autres, la capacité de résistance des valeurs. Le maître mot dans la communication financière est devenu la « résilience ». Dans les comptes 2022 des foncières cotées, elle se traduit globalement par de légères inflexions des valeurs vénales cachant de fortes disparités selon les localisations et les catégories d’actifs. Pour la grande braderie annoncée, il faudra attendre les expertises du 30 juin.

Jusqu’ici, donc, tout va bien. Enfin presque. Les résultats des promoteurs commencent à montrer les premières fissures apparentes du secteur immobilier. Nexity ou encore Bouygues Immobilier ont annoncé des baisses à venir de leur volume d’activités, traduisant un secteur de la promotion en panne sèche. « Le logement neuf sombre dans une crise sévère », alertait cette semaine la Fédération française du bâtiment.

D’ordinaire, seuls les plus forts et les plus agiles se sortent de ces situations. La dette sera le juge de paix. À l’échelle des entreprises, surtout celles qui se sont gavées d’emprunts pour accélérer une croissance qui n’est pas toujours au rendez-vous. À l’échelle des actifs, dont les premières vagues de refinancement vont arriver dans les prochains mois.

Où est donc passée la crise ? Peut-être est-elle devant nous.

Business Immo