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La classe coliving

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La fièvre du coliving déferle sur la France. Enfin. Face à une demande de logements non satisfaite, à un éclatement des modèles familiaux traditionnels et à un impérieux besoin de services, le modèle de l’habitat partagé semble cocher bien des cases de l’immobilier résidentiel. Celle du compromis permettant de rapprocher l’offre de la demande. Celle du modèle économique, dont on voit se dessiner les contours. Celle d’une alternative pour les investisseurs immobiliers, en attendant de prouver que c’est un marché d’avenir.

La pénurie de logements, tout d’abord, que rien ni personne ne semble enrayer. Les experts s’accordent aujourd’hui pour chiffrer ce manque à 1 million de logements dans notre pays. Le coliving ne saurait combler ce fossé, mais il contribue en tout cas à élargir la gamme de produits résidentiels en ajoutant un maillon à une chaîne décidément bien grippée.

L’éclatement des modèles familiaux ensuite. Décohabitation, mobilités professionnelles et familiales… : le coliving incarne une réponse aux nouveaux modes d’habiter ensemble dans une époque où l’épidémie de solitude est à son comble. Nullement réservé aux jeunes et aux jeunes actifs, le coliving se diffuse dans toutes les générations, y compris celle des seniors. Indéniablement, cette colocation 2.0 s’impose comme un outil destiné à accompagner des phases de vie de transition.

L’inexorable besoin de services est enfin le troisième fondement du modèle du marché du coliving. Le « logement tout inclus » séduit les utilisateurs qui voient dans l’immobilier tout compris une forme de réponse au dérapage des dépenses de logement et d’équipement du logement dans une nécessaire logique de coût global.

Alors, le coliving – dont il faut marquer la véritable date de naissance à 2021 – est-il un actif comme les autres, une classe d’actifs à part entière ? À l’instar de tous les marchés émergents, les données de marché sont instables, oscillant entre 8 500 unités à plus de 15 000 en France aujourd’hui et tablent sur un estimatif de 25 000 dans deux ans. Une chose est sûre en tout cas : deux grands modèles cohabitent entre les maisons à taille humaine et les paquebots qui ont pris quelques longueurs d’avance. Tous les marqueurs de la structuration d’un marché sont réunis.

Reste la concentration… qui ne devrait pas manquer de réveiller l’intérêt des investisseurs et des banquiers. À la recherche d’alternatives au « tout bureau » ou de solutions à la pénurie chronique de logements, ces investisseurs commencent à pointer sérieusement le bout de leur nez, même si les volumes ont du mal à décoller. Les différentiels de rendement et les projections de TRI devraient achever de les convaincre, surtout dans cette période incertaine pour les actifs immobiliers traditionnels.


Edito issu du Business Immo Global 195.

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