La question de l’inflation va encore (et toujours) s’imposer dans l’agenda de rentrée des acteurs de l’industrie immobilière. Les prix n’ont pas ralenti en août dans la zone euro, à 5,3 % sur un an selon les données d’Eurostat. Dans l’Hexagone, l’indice des prix à la consommation a même rebondi le mois dernier et augmenté de 4,8 % sur un an (+5,7 % avec l’indice IPCH qui permet un comparatif européen). Bref, les politiques de resserrement monétaires tardent à produire leurs effets.
C’est dans ce contexte tendu, en particulier pour les finances publiques, que la Première ministre Élisabeth Borne a voulu rassurer les chefs d’entreprise à la REF (Rencontres des entrepreneurs de France) en réaffirmant la politique « pro-business » de l’exécutif.
Une politique de l’offre qui n’exclut pas quelques coups de rabot fiscaux, à l’exemple de la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) étalée sur le quinquennat au lieu d’être effective dès 2024. Une politique qui a surtout décidé de sacrifier l’immobilier. La suppression du dispositif Pinel et le recentrage du prêt à taux zéro devraient représenter 2,3 Mds€ d’économies budgétaires à partir de 2025, a rappelé Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics.
Or, l’immobilier est en cale sèche. Les chiffres de la construction effacent records à la baisse sur records à la baisse. Le niveau de transaction est en chute libre, entre professionnels comme auprès des particuliers. Une crise de confiance menace les SCPI, vitrine de l’investissement immobilier aux yeux des Français, dont certaines ont été contraintes de baisser le prix des parts sous la pression de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Le nouveau ministre du Logement a entrouvert une porte aux institutionnels en affirmant sur France Inter travailler sur un « dispositif qui permettrait de mobiliser les investisseurs professionnels sur l’investissement locatif ». Dans le même temps, il a prévenu qu’il n’y aura pas de « grande mesure nationale » comme pouvaient encore l’espérer quelques professionnels après la fin de non-recevoir de l’exécutif aux propositions émises par le CNR Logement.
C’est bien Jerome Powell qui a les clés de la reprise. Et le patron de la FED s’est montré inflexible à l’issue du symposium des banquiers centraux de Jackson Hole : « Nous poursuivrons nos efforts jusqu’à ce que le travail soit terminé. » C’est-à-dire jusqu’à ce que l’inflation retombe à 2 %.
