Business Immo, le site de l'industrie immobilière

J’veux du soleil

© Adobe Stock/hamsyahi952

Les nuages n’en finissent plus de s’amonceler sur le ciel immobilier. Faute d’éclaircies à l’horizon, les acteurs du marché ont le choix soit de se lamenter, seuls ou en groupe, soit de faire preuve d’inventivité pour aller, si ce n’est créer de la valeur, au moins la préserver autant que faire se peut.

L’une des pistes passe par la case énergétique. D’une contrainte nécessaire et inéluctable, il faut pouvoir en faire un levier de performance. C’est le pari de l’association Afilog, qui appelle à la mobilisation de ses membres pour transformer les entrepôts logistiques en centrales énergétiques en déployant quelque 5 millions de m2 de panneaux photovoltaïques afin de répondre à la consommation annuelle de 600 000 habitants. Sur le papier, cela fait sens. Sur le terrain, les professionnels sont souvent confrontés à la difficulté de faire tourner les bilans. Christophe Bouthors, président de Telamon, qui vient de livrer l’une des plus importantes centrales photovoltaïques en toiture de France (32 000 m2) sur un bâtiment de 93 000 m2, rappelle à juste titre la fragilité du modèle économique. Pour résumer, toute installation de moins de 15 000 m2 de panneaux photovoltaïques au nord de la Loire n’est pas rentable.

L’autre piste est d’accélérer la décarbonation des actifs. URW, qui n’a toujours pas digéré le rachat de Westfield, a mobilisé l’intégralité de son directoire pour présenter sa stratégie de neutralité carbone. Clairement, le message est à la fois offensif et défensif. Offensif, car la foncière cotée, en visant la neutralité carbone en 2050, scope 3 compris, s’inscrit dans la ligne de l’Accord de Paris et montre que les entreprises sont clés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Défensif, car l’on comprend que c’est la liquidité des actifs qui se joue au travers de leur décarbonation. Et que la stratégie déployée par les grands acteurs immobiliers n’est pas à la portée de tous les investisseurs, en particulier les privés.

Les entreprises peuvent sauver le monde, comme aime à le rappeler Guillaume Poitrinal. Mais pas seules. Le gouvernement annonce un budget « vert » qui passe de 33 à 40 Mds€ en 2024, dont 5 Mds€ pour la seule rénovation énergétique des logements. Une progression significative de prime abord, mais qui semble bien dérisoire face à l’immensité du défi.

Business Immo