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Francesco Pupillo, RX France, Mapic

« Si les professionnels n’investissent pas dans la durabilité de leurs actifs commerciaux, ils ne vaudront plus rien »

Le Mapic, miroir de l’immobilier de commerce depuis 28 ans et rendez-vous incontournable de l'immobilier commercial, a abordé trois thèmes dans une série d’interviews croisées d’avant-salon, donnant la parole à des promoteurs, bailleurs, investisseurs et opérateurs. Après un premier volet sur les loisirs en centres commerciaux, avec Marco Balducci (Nhood) et Charlotte Mouton (Otium Leisure), puis un deuxième, consacré au repositionnement de biens immobiliers existants, avec François Agache (Apsys) et Vincent Garçin (Seven Squares), Ambroise Leroy (Eurocommercial France) et Ronan Caradec (Cool Roof France) ont échangé sur la durabilité et la politique ESG dans l’immobilier de commerce. Le mot de la fin revient à Francesco Pupillo, portfolio director chez RX France, en charge du retail property & big data/AI events et, à ce titre, patron du Mapic.

En partenariat avec Mapic

Francesco Pupillo

Business Immo : Quels thèmes le Mapic met-il en avant cette année, du 28 au 30 novembre prochains, à Cannes ?

Francesco Pupillo : Depuis la dernière édition, nous prenons le chemin de la croissance responsable. Nous n’oublions évidemment pas l’expérience consommateur, la bascule que les professionnels doivent opérer sur l’omnicanalité et la recherche d’un parcours sans couture, à la suite de l’explosion des ventes en ligne et du e-shopping. Mais la deuxième grande tendance à laquelle on assiste depuis le Covid-19, c’est le commerce responsable : « Comment faire du commerce rentable en réduisant son impact environnemental et social ? » Les nouvelles générations de consommateurs y sont sensibles. Et ce sujet est un vrai déterminant pour les commerçants et les investisseurs de l’immobilier de commerce. Si l’actif n’est pas conforme sur ces plans-là (durabilité, empreinte carbone, etc.), il perd automatiquement de sa valeur. 

BI : Ces préoccupations ne passent-elles pas au second plan avec le contexte financier difficile actuellement ?

FP : Je n’en ai pas l’impression. Je crois que si les professionnels n’investissent pas dans la durabilité de leur parc d’actifs commerciaux – mais c’est valable aussi dans le bureau –, il ne vaudra plus rien. À l’occasion de notre Substainability Summit, Landsec va présenter une étude qui montre que, quand les enseignes font le choix de s’installer dans un site durable, elles peuvent enregistrer jusqu'à 13 % de revenus supplémentaires en moyenne par rapport à une implantation dans un site traditionnel. Il y a une nécessité à montrer ce qui marche et à expliquer pourquoi. Comment les loyers prennent cela en compte. Les directeurs du développement durable d’Unibail-Rodamco-Westfield, de Klépierre mais aussi de Nhood et d'Ingka Centres viendront échanger sur ces thèmes.

BI : N’y a-t-il pas d’autres priorités pour les investisseurs, avec les baisses de valeur, les problèmes de refinancement par exemple, que de verdir leurs portefeuilles ?

FP : Les blocages que l’on note sur le marché de l’immobilier sont liés à l’incertitude des investisseurs, pas à la politique ESG ou à d’autres considérations. À l’ouverture du Forum France, le département Recherche de la BPCE viendra présenter un panorama de l’investissement en immobilier commercial qui montre, par exemple, que le commerce se porte mieux que le bureau. Il y a des tensions de marché, c’est vrai, mais comme à chaque fois, il y a aussi des opportunités. Depuis deux ans, les acteurs de ce marché sont à la recherche de solutions. Ils viennent au Mapic pour voir de nouveaux projets et leur évolution, comme Battersea Power Station, à Londres, qui a marqué les esprits, et aussi de nouvelles enseignes. De très beaux projets de régénération urbaine seront présentés au Mapic, qui sont autant d'opportunités de développement pour les enseignes. 

BI : Que pourra-t-on découvrir sur les stands cette fois ?

FP : Le Mapic reste sur ses deux pieds, le property et le retail, cela n’a pas changé. On va beaucoup parler de régénération urbaine, de repositionnements d’actifs, dans les loisirs, mais pas seulement, des outlets aussi. Nous aurons un panel d’ouverture avec les dirigeants d’ECE, d’Ingka et de Cenomi. Côté enseignes, la parole sera donnée à des enseignes qui réussissent comme Kiabi, Kiko, tout en mettant en valeur les nouveaux concepts, et toujours nos deux marques LeisurUp et The Happetite (F&B). Avec des keynotes des patrons de Rituals et Big Mamma. Notre Retail Village permet à 30 enseignes de taille moyenne, et à fort potentiel, d’exposer. Tandis que la Mapic Academy, notre incubateur, permet à d’autres de venir pitcher et de gagner un espace en centre commercial. Nous ne voulons pas non plus passer à côté de ce que font dans le commerce physique des producteurs de contenus comme Netflix, ou Paramount dans le passé. 

BI : Pour RX France, à quelles conditions le Mapic sera-t-il réussi ? 

FP : Nous restons sur près de 5 000 visiteurs et nous espérons donc pouvoir passer le cap des 5 000, dont 1 800 représentants d’enseignes. La France demeure le premier pays représenté, mais le Mapic reste un salon international, avec l’Italie, puis le Royaume-Uni, les plus présents parmi les 75 pays recensés. L’Europe pèse autour de 80 %, mais l’Arabie saoudite, les pays du Golfe, en général, seront là. L’Irak aura un projet, tout comme l’Inde.

 

Le développement responsable sera la grande thématique du Mapic cette année. Plusieurs sessions de conférences aborderont les politiques d’ESG sous plusieurs angles, et pour la deuxième année consécutive, le Mapic organise le Sustainability Summit un événement sur invitation, le 28 novembre à 14h, qui donnera des exemples concrets d’initiatives permettant de renforcer l’attractivité des centres commerciaux tout en visant des objectifs élevés en ESG.

Si vous êtes intéressé, vous trouverez plus d’informations sur le site www.mapic.com

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