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Borne de secours

Élisabeth Borne © Wikimedia Commons/Benoît Granier

Le gouvernement n’a pas totalement abandonné la question du logement. Du moins essaye-t-il de le faire croire. Élisabeth Borne a profité d’un opportun déplacement à Dunkerque, les terres électorales du nouveau ministre du Logement, pour annoncer un nouveau plan d’aide au logement. Enfin plan… plutôt une deuxième bouée de sauvetage qui consiste d’abord à mettre 500 M€ sur la table pour produire du logement intermédiaire. Ensuite, d’espérer que les investisseurs institutionnels en fassent autant afin de produire 30 000 lots d’ici à 2026. En vain, lui rétorquent la plupart des professionnels faute de rendement acceptable. Enfin, de rappeler le soldat CDC à la rescousse en lui demandant de remettre le couvert pour une nouvelle vague d’achat de logements neufs.

Ces annonces interviennent le jour où la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) publie les pires statistiques jamais connues, avec une chute de plus de 30 % des ventes au 3e trimestre, une division par deux des mises en vente et des promoteurs qui n’hésitent plus à renoncer à leurs projets. « Le secteur de la construction neuve est au bord du précipice », s’alarme le président de la FPI Pascal Boulanger. Personne n’est venu le contredire.

Si l’exécutif n’en a que faire de sauver les promoteurs, il comprend en revanche le lien entre le logement et l’emploi. Ce n’est pas totalement un hasard si, à Dunkerque, la Première ministre annonce de nouvelles initiatives pour relancer la production neuve le matin et va poser la première pierre d’une usine l’après-midi. Vouloir réindustrialiser la France sans pouvoir la loger est un vœu pieux.

Le logement est aussi l’affaire des entreprises, mais il ne peut être de leur seule responsabilité, sauf à vouloir réinventer le Familistère de Guise. S’il est vain de croire encore à l’État-providence pour résorber la crise du logement, on ne pourra pas se passer d’une politique cohérente et coordonnée pour dégripper un marché ankylosé depuis la remontée des taux d’intérêt. C’est la promesse d’un nouveau projet de loi au printemps qui doit « réinstaurer le lien entre emploi et logement ». Ce n’est pas Patrice Vergriete qui le dit, mais l’entourage de Bruno Le Maire. Ah, si Bercy prend le taureau par les cornes, on aura peut-être de (bonnes) surprises.

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