Business Immo, le site de l'industrie immobilière

Sésame, (ré)ouvre toi

Les fonds ouverts allemands ont-ils toujours la cote ? C’est l’une des questions qui transparaît dans les allées d’Expo Real, le rendez-vous européen des investisseurs immobiliers. Le véhicule d’investissement immobilier préféré des particuliers allemands va connaître un test important avec la réouverture progressive de 7 fonds gelés représentant 21,2 Mds€. Les premières réouvertures sont prévues pour la mi-novembre (Axa Immoselect et Degi International), mais certains comme le fonds UBS (D) 3 Sector veulent devancer l’appel dès le mois d’octobre. Pour DTZ, qui vient de publier une étude sur le sujet, c’est la viabilité économique de ces fonds qui est en jeu. « La condition essentielle d’un redémarrage de ces fonds réside dans leur capacité à mobiliser leur liquidité. La vente de certains actifs reste la seule possibilité de générer ces liquidités », estime Ursula-Beate Neisser, directrice des études de DTZ en Allemagne.

Ce rendez-vous intervient à l’heure où le gouvernement allemand a décidé de séparer les torchons des serviettes. En d’autres termes, les particuliers des institutionnels. Première conséquence selon une étude de CBRE, la plupart des institutionnels vont réallouer les actifs détenus dans les fonds ouverts vers d’autres véhicules d’investissement, les fonds spéciaux et luxembourgeois en premier lieu. Le conseil pense que certains allocataires vont opter pour un retour sur l’investissement immobilier direct. On ne peut s’empêcher de penser également que le secteur immobilier coté allemand pourrait tirer les marrons du feu. L’EPRA a fait du développement des German Reit’s sa priorité.

Tous ces enjeux sont de taille pour les acteurs germaniques, mais sont aussi surveillés de près par les opérateurs français. L’OPCI, très directement inspiré du modèle allemand, va en effet passer un test important avec la mise sur le marché des premiers véhicules grand public. Amundi Immobilier a dégainé le premier. Il ne tardera pas à être imité si la collecte est au rendez-vous. Le succès de l’OPCI grand public dépendra, en partie, de sa liquidité intrinsèque. N’oublions pas que cette question de la liquidité avait failli tuer les SCPI au milieu des années 90. Le dégel réussi des fonds ouverts allemands, quelle que soit la différence de situation et de contexte, sera un argument supplémentaire à faire valoir aux plus sceptiques. Derrière, c’est une nouvelle dimension qui s’annonce pour l’industrie immobilière française. En attendant, nos « petites » SCPI font mieux que leurs homologues allemandes en terme de collecte : 962 M€ à 614 M€. Toujours ça de pris !