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Silic, la cerise sur le gâteau pour Icade

L’immobilier est souvent une histoire d’opportunités, et les crises en restent un formidable levier. Qui aurait pu imaginer Groupama dans l’obligation de céder l’un de ses joyaux tant convoités : Silic ? La foncière a toujours fait l’objet de rumeurs de cession, mais cette fois, le groupe mutualiste devrait se séparer de ses 44% dans la SIIC « autour d’une structure d’échange avec des actions Icade », pour reprendre le communiqué laconique envoyé par la Caisse des dépôts et Groupama. La manœuvre, combinée avec un apport de cash à la filiale Gan Eurocourtage, vise à restaurer une partie des fonds propres du mutualiste mis à mal par la crise des dettes souveraines. Si elle ne suffit pas, Groupama dispose d’autres « bijoux de famille », à commencer par un patrimoine immobilier estimé à plus de 4 Mds€, avec des plus-values latentes de 1,5 Md€.

En attendant, si le scénario de la cession de Silic à Icade se confirme, la foncière cotée de la Caisse des dépôts va réaliser LA bonne affaire de cette fin d’année. Une bonne affaire d’abord, par la complémentarité industrielle des deux foncières. Silic, c’est un patrimoine conséquent à l’échelle francilienne : 1,2 million de m2 valorisé 3,5 Mds€. C’est également un pipe-line de projets très cohérent au regard de la demande exprimée des entreprises, avec des localisations aux frontières des quartiers d’affaires traditionnels offrant des valeurs locatives plus en phase avec le contexte de marché actuel. C’est un immense espoir de création de valeur dans l’hypothèse où le projet du Grand Paris se concrétise, la plupart des sites maîtrisés par Silic se trouvant aux points cardinaux du nouveau réseau de transports promu par les pouvoirs publics. C’est enfin, et l’on a tendance à l’oublier dans cette histoire, un savoir-faire reconnu sur la place. L’ensemble fusionné, Icade pourra prétendre jouer les premiers rôles sur le marché tertiaire francilien, aux côtés d’autres foncières comme Gecina ou Foncière des Régions.

À vrai dire, Icade nous a habitué à saisir les opportunités, voire même les provoquer. En 2009, la foncière s’est séparée opportunément de son pôle Logement auprès de son actionnaire principal, la Caisse des dépôts. Fin 2010, Serge Grzybowski mettait la main à bon compte sur Compagnie la Lucette (ex Morgan Stanley), fort d’un patrimoine de 1,6 Md€, accélérant d’autant la tertiarisation voulue de la SIIC. L’une des premières ventes forcées post-Lehman Brothers. Poussées par la raison d’Etat, la Caisse des dépôts et sa foncière Icade se présentent comme le chevalier blanc de Groupama. Au grand dam peut-être d’autres investisseurs aux poches pleines, mais qui n’ont pas la chance d’être assis à côté du Prince. Il y a parfois du bon à être l’une des phalanges du bras armé de l’Etat.

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