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Laurent Derote

Les salaires de l’immobilier en 2011

L'étude sur les salaires 2011 dans les principaux métiers de l’industrie immobilière vient de sortir, réalisée par Aon-Hewitt en étroite collaboration avec Hudson Immobilier & Construction.

La promotion immobilière : des situations diversifiées, des rémunérations élevées.

Pour cette filière, une étude sur les principaux postes a été réalisée fin 2010 à la demande d’un opérateur national. Les constats suivants ont été faits en fin d’année 2010 par rapport à 2007, année de référence car non impactée par la première crise :

Hausses sensibles par rapport à 2007 :

• En promotion résidentielle pour les développeurs, les directeurs techniques et les responsables de programmes (de l’ordre de +10 % en moyenne).

• En immobilier d’entreprise pour toute la fonction programme et les managers avec un constat : de fortes progressions pour les jeunes, une quasi-stagnation pour les confirmés. Mais d’autre part :

• De nombreuses fonctions n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2007 (écarts de l’ordre de -10 % à -15 % pour les revenus perçus en 2010).

En un an, depuis cette étude 2010, nous observons notamment les évolutions suivantes :

Dans la promotion résidentielle :

Croissance des rémunérations :

• Pour les directions de centre de profit (dépassant 10 %): directeur d’agences (250/500 logements) à un niveau médian 2011 de 118 K€ de rémunération globale brute annuelle intégrant participation et intéressement + véhicule de fonction dans 89 % des cas à 44 ans, directeur de territoire (500/1000 logements) pour 150 K€ + véhicule à 86 % à 48 ans ; directeur de région (plus de 1000 logements) pour 223 K€ + véhicule à 72 % à 49 ans.

• Pour le directeur de programmes manager (croissance dépassant 10 %) : niveau médian de 91 K€ + véhicule à 75 % à 44 ans.

• Dans une moindre mesure, pour le directeur technique/travaux (croissance de l’ordre de 10 %), pour une rémunération annuelle globale de 94 K€ + véhicule à 75 % à 48 ans.

Stabilité :

• Pour le jeune développeur par rapport à 2010 (28 ans, niveau médian de 42 K€, mais niveau encore inférieur de plus de 25 % par rapport à 2007) ;

• Le responsable de programmes (31 ans, 50 K€ de rémunération médiane) ;

• Le directeur commercial régional (43 ans, 116 K€, véhicule de fonction dans 77 % des cas).

Tendance à la baisse :

• Pour le directeur du développement (39 ans, 87 K€ + véhicule à 78 %).

Dans la promotion en immobilier d’entreprise :

Croissance des rémunérations :

• Par rapport à 2010 et 2007, pour le responsable de programmes (54 K€ de niveau médian à 31 ans + véhicule à 43 %) ; le directeur de programmes « expert » (86 K€ à 43 ans + véhicule à 74 %) ; le directeur de programmes manager (118 K€ à 40 ans, + véhicule à 67 %).

• Par rapport à 2010, pour le directeur du développement, avec une hausse dépassant 15 % (119 K€ à 41 ans + véhicule à 84 %), qui rattrape ainsi une grande partie du retard par rapport à 2007, se réduit à -10 %.

Stabilité :

• Pour le directeur technique, qui reste mieux payé que son collègue du logement, étant très souvent ingénieur (101 K€ à 46 ans +véhicule de fonction dans la quasi-totalité des cas).

• Pour le directeur commercial / relations investisseurs – utilisateurs (127 K€ à 47 ans + véhicule).

• Pour le développeur-monteur, qui reste encore en deçà de ce qu’il gagnait en 2007, avec une rémunération médiane de 56 K€ à 30 ans.

Tendance à la baisse :

• De l’ordre de 10 % par rapport à 2010 pour le directeur du département immobilier d’entreprise, qui avait néanmoins enregistré une forte hausse en 2010 par rapport à 2007. Il est payé, en médian, 154 K€, + véhicule dans 86 % des cas, à 45 ans.

Le property management : érosion des rémunérations versus stabilité pour les gestionnaires, évolutions sensibles pour les managers.

• Bien que très demandé, le gestionnaire en immobilier d’entreprise, sans doute du fait de la baisse tendancielle du niveau des honoraires, ne voit pas une croissance nette de sa rémunération par rapport à 2007 ; au moins est-il plus stable dans son métier en période de tempête.

Ainsi est-il à 40 K€ à 34 ans en niveau médian, à 46 K€ à 50 ans pour le troisième quartile. Le gestionnaire confirmé intégré chez un institutionnel est à 48 K€ à 42 ans de niveau médian, à 54 K€ à 48 ans pour le troisième quartile. En fin de carrière, les niveaux peuvent monter jusqu’à 65 K€.

• Le responsable de portefeuille est à 62 K€ à 44 ans, le directeur ou chef de service, à 77 K€, + véhicule dans 22 % des cas, et peut monter à plus de 80 K€ voire à près de 100 K€ pour les mieux payés d’entre eux. Preuve, sans doute, de forts besoins en managers, difficiles à satisfaire, ces derniers sont les seuls à avoir vu leur rémunération évoluer sensiblement depuis 2007 (plus de 10 %).

L’asset et l’investment management : une bonne résistance puis une reprise du recrutement de « seniors », même si les niveaux de 2007 n’ont pas été retrouvés.

Croissance de la rémunération par rapport à 2007 :

• Pour l’asset manager confirmé, à hauteur d’au moins +15 % à un niveau médian de 76 K€ à 37 ans. Par contre, quand il s’agit d’une grande foncière ou d’un fonds anglo-saxon, le niveau de 2007 n’a pas été retrouvé, sans doute du fait de variables très élevés intégrant souvent des « carried interests » à cette époque.

Stabilité :

• Pour le directeur de l’asset management (142 K€ à 42 ans + véhicule dans 77 % des cas) et pour le directeur d’opérations AMO/MOD (92 K€ à 45 ans + véhicule dans 42 % des cas).

Baisse :

• Pour le responsable commercial location/relocation par rapport à 2007 (69 K€ à 41 ans, jusqu’à 95 K€ à 58 ans dans le troisième quartile).

L’immobilier de commerce et de la Distribution : érosion dans la gestion, une bonne résistance dans la commercialisation, l’expansion et la promotion en urbanisme commercial.

• Le directeur d’exploitation des centres commerciaux est à 84 K€ à 42 ans en médian, 90 K€ à 47 ans dans le troisième décile. Quelques exceptions très au-dessus. Voiture de fonction généralisée.

• La commercialisation locative auprès des enseignes se porte bien, avec un négociateur rémunéré en médian 67 K€ à 35 ans, et son directeur commercial, 119 K€ à 42 ans. Ce dernier dispose d’un véhicule de fonction dans 88 % des cas.

• De même pour le développement des enseignes : le responsable/directeur expansion est rémunéré 91 K€ à 45 ans en médian, avec des écarts importants pour les mieux payés d’entre eux.

• En promotion spécialisée urbanisme commercial, les responsables et directeurs de programmes sont respectivement payés 80 K€ et 104 K€ à 36 et 42 ans en médian, avec un véhicule de fonction dans 40 % et 85 % des cas.

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