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Couacs, couacs…

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On ne voudrait pas jeter la pierre au gouvernement toutes les semaines, mais il est quand même difficile de se retenir. Car, la succession de couacs au sein de l’exécutif n’épargne pas l’industrie immobilière. Si bonnes soient les intentions – après tout Jean-Marc Ayrault met en musique les promesses du candidat élu François Hollande – leurs mises en œuvre fleurent bon la désorganisation, parfois même l’improvisation.

Quelques illustrations. La loi de mobilisation sur le logement social – l’un des points clés du programme Hollande - a de très fortes chances d’être retoquée ce mercredi par le Conseil Constitutionnel par excès de précipitation. Une vulgaire erreur de procédure dans laquelle se sont engouffrés quelques parlementaires malins de l’opposition. C’est le jeu politique. Le gouvernement travaille déjà à un plan B, qui lui laissera peut-être un peu plus de temps pour affiner sa liste des terrains publics, socle de la loi de mobilisation pour le logement social. Car, là encore, petit couac au moment de la publication de cette dernière. La première liste de 930 sites, mise en ligne sur le site du ministère du Logement et de l’Egalité des Territoires, a été très rapidement retirée après que des élus locaux ont fait remonter les incohérences. « Aucun contrôle n’avait été fait et il s’y trouvait des biens déjà vendus ou déjà construits, des biens inondables ou non constructibles… », a avoué Jean-Louis Dumont, président du Conseil de l’immobilier de l’Etat et député PS de la Meuse. Aujourd’hui, c’est encore le flou artistique.

Plus grave sont les couacs au niveau des investissements structurels. La gestion du Grand Paris bat tous les records de cacophonie. Les premiers acteurs de ce projet ont appris quasiment dans la presse l’absence du milliard d’euros de dotation de la SGP (Société de gestion du Grand Paris) dans le projet de loi de finances. Un « bug bercyen », a souligné Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France. Et il a fallu les atermoiements médiatiques de toute la famille politique proche pour arracher une simple déclaration de principe de Cécile Duflot, la ministre en charge du dossier. Tout le monde la croit sur parole, mais serait plus rassuré avec l’arrivée du milliard.

Même dans le développement durable, le gouvernement n’arrive pas à montrer l’exemple. Philippe Pelletier, reconduit dans ses fonctions au sein du Plan Bâtiment 2012-2017 (le Grenelle a été soigneusement effacé) s’est ému de la non parution du décret sur la rénovation du parc tertiaire. « Le projet de décret est raisonnable et s’il ne doit pas y avoir de suite, il est important que vous nous le disiez, car les acteurs sont dans l’attente pour engager les processus », a rappelé justement Philippe Pelletier lors de la présentation de l’Observatoire de l’immobilier durable.

Le plus inquiétant dans ces multiples discordances, c’est le nombre d’allers-retours qui donne l’impression que l’on est davantage dans le changement permanent que dans le changement maintenant. Or, à trop modifier les règles du jeu, on risque tout bonnement de décourager les joueurs. Dommage – et même dommageable – car ils sont encore nombreux dans l’industrie immobilière.

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