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Chronique CNCC : L’environnement est l’affaire de tous

S’il y a bien un sujet de consensus en France, c’est bien l’environnement et le devenir de notre planète, et c’est bien. Le monde politique est tellement largement convaincu qu’il légifère avec enthousiasme pour engager la France dans la voie de la vertu en matière de développement durable à travers le Grenelle et bientôt le Grenelle 2.

A l’instar du Grenelle de l’environnement, les centres commerciaux se sont inscrits avec volontarisme dans la labellisation des sites : Valorpark®, le label CNCC pour les parcs d’activités commerciales ; le célèbre HQE ; le futur célèbre Breeam ; et bien d’autres.Des sociétés de notre industrie se sont créées avec pour objectif de doter nos toits de panneaux photovoltaïques (des parkings en sont d’ailleurs régulièrement équipés). Le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC) s’est doté d’une commission ad hoc qui réfléchit aux bonnes pratiques, au « bail vert », à la « Green value » - prise en compte de la qualité environnementale des bâtiments dans l’évaluation des patrimoines, à la manière de réduire les consommations énergétiques et à valoriser les déchets. Même à Bruxelles notre industrie est représentée pour faire valoir la spécificité des bâtiments commerciaux par rapport à des immeubles plus classiques de bureaux ou résidentiels. Tout le monde est sur le pont ; chaque foncière met en avant ses dispositifs, ses engagements et ses progrès en la matière.

Nous sommes donc tous mobilisés pour une planète plus saine comme le souhaitent les délégations du monde entier qui se sont réunies à Copenhague. Tous ? Vraiment ?
Mon petit doigt me dit que dans certains centres commerciaux bien réels les enseignes omettraient d’éteindre leurs éclairages la nuit. Il me dit aussi que les têtes de réseau ne seraient pas totalement au fait de leurs consommations magasin par magasin et encore moins au global. Egalement, que les puissances installées (abonnement) serait parfois sans lien direct avec les besoins du magasin. De plus, qu’on ferait l’économie des nécessaires réflexions sur la mise en place de dispositifs d’éclairage plus économes. Il semblerait donc que, la tête dans le guidon et les yeux rivés sur le tiroir-caisse, ce sujet passerait peut-être un peu au second plan pour un nombre significatif d’enseignes des centres commerciaux et non des moindres. La course à plus d’éclairage dans les centres commerciaux coûte cher, et pas seulement pour chaque commerçant mais aussi pour la collectivité des enseignes car, on le sait, plus on éclaire et plus on a besoin de climatisation y compris pour les parties communes. Un grand décalage existe chez nous entre les intentions déclarées, les convictions profondes et la réalité quotidienne vécue du terrain.Si les « patrons » sont en général tout à fait conquis à la grande cause planétaire, il semble qu’on ait un peu négligé ceux, qui sur le terrain, peuvent faire beaucoup mais ne sont en général, ni suffisamment informés de la problématique environnementale, ni incités à s’engager dans une démarche dynamique de groupe.Les commerçants du terrain et surtout leurs salariés ne demandent qu’à faire œuvre utile, mais, leur a-t-on correctement expliqué les enjeux, les challenges ? N’est-ce pas de la responsabilité de la direction des centres commerciaux de prendre l’initiative et d’indiquer la bonne direction avec, par exemple, des objectifs de progrès par site qui bénéficieraient à tous ? Aux salariés eux-mêmes qui seraient confirmés dans leur rôle de parties-prenantes (stakeholders) du centre commercial, et ambassadeurs de la démarche auprès de leur propre environnement personnel ? Au centre commercial et à ses commerces qui bénéficieraient d’une économie sensible de la consommation énergétique globale ?

Rêvons un peu, une communication citoyenne pourrait être développée qui inclurait les visiteurs dans cette vision essentielle des enjeux écologiques avec à la clé une communication dans la transparence des résultats des progrès obtenus.

80 % de la consommation énergétique des centres commerciaux l’est dans les parties privatives et la quasi-totalité l’est dans les dépenses liées à l’éclairage ou à ses conséquences. On mesure donc tout le gisement d’économie dont nous disposons potentiellement. Pour exploiter ce gisement, il faut évidemment convaincre les directions générales, mais on découvre aussi parfois que des décideurs se situent aussi prosaïquement au niveau des magasins, ce sont ceux qui décident ou non d’appuyer sur le bouton « off » avant de partir le soir !!
Jean-Michel SILBERSTEIN, Délégué Général du CNCC

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