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Point de vue de Alfonso Ponce, Deloitte

LEED V4 premiers retours d’expérience

LEED V4 est une mise à jour technique par opposition à LEED V3 qui s'est essentiellement concentré sur les aspects de procédure.

LEED V4 c’est 80 % de documentation en moins, la possibilité de soumettre en langue locale et de se référer aux normes locales pour la quasi totalité des crédits.

Les principaux changements techniques concernent :

- Les seuils de performance qui sont relevés.
- Les normes référencées et l’introduction des principes d’équivalence.
- L’intégration d’une approche ACV au travers des FDES.

Le référentiel est applicable aux data-centres, entrepôts logistiques et de distribution, équipements de santé, établissements d'enseignement et retail.

Deloitte est impliqué en AMO LEED V4 dans 15 projets pilotes dans 8 pays européens pour le compte de Nike Inc. Aussi, nous disposons d’une expérience opérationnelle aujourd’hui sans égal.

Le retour d’expérience concerne surtout le référentiel «New Construction» et « Commercial Interiors Retail », appliqué à des opérations de 500 à 700 m2 de surface. Des simulations thermiques dynamiques ont été réalisées lorsque l’actif se trouvait à l’intérieur d’un centre commercial certifié BREEAM ou lorsqu’elles permettaient de compenser une perte significative de points liés à l’emplacement de l’actif.

De façon générale l’expérience client est très satisfaisante : 80% de documentation en moins c’est du temps et de l’argent économisés. Le nouveau référentiel LEED s’accompagne d’un système automatisé de canevas intelligents reliés à la nouvelle version de la plateforme « LEED online » dans laquelle les équipes projets documentent le dossier de certification. Les soumissions en langue locale et la généralisation des documents et examens en plusieurs langues (dont le français) permettent de mieux sensibiliser les différentes parties prenantes à ce processus.

L’applicabilité du référentiel, déjà dominant dans la plupart des marchés internationaux, est renforcée grâce aux principes d’équivalence. Ces derniers sont établis de façon ouverte et transparente par les utilisateurs à travers la LEED International Roundtable. En France ils sont définis par les membres de FEED.

Mais la caractéristique la plus saillante est de notre point de vue la facilité avec laquelle les exigences du référentiel peuvent être spécifiées à travers l’Europe et l’aisance avec laquelle on peut établir des comparaisons entre actifs situés dans plusieurs pays.

Coté technique plusieurs innovations retiennent notre attention :

- Il en va ainsi du commissionnement de l’enveloppe. Ce nouveau crédit applique avec la même rigueur à l’enveloppe le processus de vérification des systèmes de CVC qu’imposait déjà la version précédente de LEED. L'enveloppe du bâtiment est souvent une source importante d'inefficacité énergétique ; et tout traitement après construction se traduit par des dépenses pouvant mettre à mal l’idée même d’un traitement. Le commissionnement de l’enveloppe permet de vérifier que l’enveloppe répond aux exigences de performance spécifiées. Il permet également d'aborder les questions d'efficacité énergétique quand il est encore économiquement envisageable de le faire.
- Le crédit dit de « demande-réponse » lie quant à lui le projet au réseau de distribution énergétique. Le crédit promeut l'installation de mécanismes de contrôle permettant une réponse en temps réel aux appels de réduction de la demande au niveau du bâtiment. C’est important car un réseau de distribution efficace permet aux projets de mieux intégrer les énergies renouvelables.
- Enfin, l’introduction des FDES constitue une avancée significative du référentiel américain par rapport à certains référentiels européens. Le référentiel demande que 20 produits issus de 5 fabricants différents aient une FDES de type III et joue ainsi son rôle de vecteur de changement des pratiques de marché.

Coté améliorations, nous pensons que certains requis concernant les vues dites « de qualité » ou l’éclairage naturel pourraient être revues, surtout en ce qui concerne les projets de Retail.

Il en va de même pour les crédits encourageant la construction au sein d’ EcoQuartiers. En effet, plusieurs points peuvent être obtenus lorsque le projet se situe dans un EcoQuartier certifié LEED ND. Or il n’en existe guerre en Europe. Il serait cependant logique que l’USGBC reconnaisse les projets de Retail situés dans des centres commerciaux certifiés BREEAM. Cela correspondrait non seulement à une réalité de marché, mais également à la volonté affichée de l’USGBC de reconnaître les vertus de son principal concurrent en Europe.

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