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Point de vue d'Anthony Perrat, Une Maison Bleue

Les acheteurs sont toujours là… mais avec des exigences beaucoup plus importantes !

Anthony Perrat, fondateur de l’agence immobilière UneMaisonBleue, livre son analyse sur le marché immobilier à quelques jours du salon national de l'immobilier.

Que les vendeurs ne s’inquiètent pas : le marché de la transaction compte toujours des acheteurs immobiliers ! Nous le voyons en termes de volume de consultations de nos annonces, de nombre d'appels, et de visites… Toutefois, les acquéreurs - d’ores-et-déjà attachés à des conditions de revente correctes, à terme - sont plus exigeants que par le passé, sur la qualité des logements à acheter.

Il y a un effet bonus-malus, ou de prime à la qualité qui fait que les acheteurs se concentrent, désormais, sur les biens sans inconvénients… Les biens qualitatifs se vendent, mais cela s’avère beaucoup plus difficile pour ceux qui présentent un défaut, sauf s’ils bénéficient d’une décote sur le prix de 10 % à 15 %... Et encore, parfois, l’acheteur ne cède pas aux sirènes financières et attend l’occasion de se voir présenter un logement de qualité.

Cette attitude constitue réellement un changement notable, par rapport aux périodes antérieures. Ce changement est dû à la psychologie des acheteurs : c'est une question de confiance. Sur un marché globalement haussier, les biens avec des inconvénients suivent le mouvement, même s’il est plus lent, et donc les acheteurs sont tout de même confiants.

Cependant, sur un marché baissier, ces mêmes biens sont les premiers à subir la baisse des prix, de façon plus forte et plus rapide - prix qui remonteront plus lentement lorsque le marché repartira à la hausse - et les acheteurs passent donc leur chemin ou négocient fortement.

Exemple de difficulté de vente d’un bien inadapté à son marché : une belle maison située à Cergy Pontoise (95), près du Port, et mise en vente à 500.000 € il y a quelques mois, est toujours en vente, aujourd’hui… mais à 380.000 €, seulement ! Son défaut : « trop grande » pour un marché où ce sont plutôt les maisons de taille plus modeste qui sont recherchées. On peut trouver des exemples similaires à Versailles (78), où le défaut de certains logements (difficiles, donc, à vendre) est d’être situés près de rues très passantes et, donc, trop bruyantes…

La situation actuelle provoque conjointement un gonflement des stocks et un allongement de la durée moyenne des ventes…. Il est donc impératif que certains vendeurs ajustent leur prix pour profiter de la bonne saisonnalité des ventes coutumières entre mars et juin…. Et en ce qui concerne les acheteurs, il serait opportun qu’ils profitent des taux d'intérêts très attractifs actuellement.