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Point de vue de Ian Brossat, Paris

3 Mds€ pour le logement à Paris, 3 raisons de s'en réjouir

Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, détaille les effets attendus de l'enveloppe de 3 Mds€ qui sera consacrée par la mairie de Paris à son secteur sous la mandature d’Anne Hidalgo

La Ville de Paris, qui adopte cette semaine son budget 2015, choisit de prendre le contre-pied des politiques d'austérité. C'est un geste fort, un choix réfléchi démontrant qu'une alternative est possible.

10 Mds€ seront ainsi investis à Paris lors des six prochaines années. Un record. Alors que les collectivités subissent les baisses de dotations décidées par le gouvernement au nom d'une prétendue rigueur budgétaire, notre ville a décidé de mener une politique d'investissement ambitieuse, au-delà même des engagements de campagne et sans augmenter les impôts.

Le logement est la première préoccupation des Parisiens. Ils ont été entendus : 3 Mds€ vont être consacrés au logement sur la mandature. Jamais Paris ni aucune autre ville française n'a autant investi pour faciliter les conditions de logement de ses habitants. C'est une priorité politique, c'est désormais aussi une priorité budgétaire. Il existe trois bonnes raisons de s'en réjouir.

Premièrement, Paris fait le choix de la mixité sociale. Chaque année, ce sont 10 000 logements qui seront produits pour les classes moyennes et les familles modestes, parmi lesquels plus de 7 000 logements sociaux. Ce sont autant de familles, de travailleurs, d'étudiants dont l'accès au logement sera facilité. Agir sur le logement, c'est agir directement sur le quotidien, en permettant aux Parisiens dont c'est le premier poste de dépense d'avoir des loyers plus en phase avec leurs revenus.

Alors que les centre-villes des grandes métropoles mondiales deviennent progressivement des ghettos de riches, Paris fait entendre une autre voix, celle du droit à la ville. C'est faire le choix de la mixité et de la solidarité, contre l'exclusion, le déterminisme social et les logiques centrifuges du marché. Il s'agit aussi de réduire les inégalités territoriales, entre l'est et l'ouest parisien notamment, en développant l'offre social là où elle est insuffisante. C'est la raison pour laquelle 850 M€ sont alloués au compte foncier, soit une augmentation de 70 % par rapport à la précédente mandature : cette somme permettra à la Ville d'acquérir des immeubles et des logements dans les arrondissements déficitaires en logement social. A l'heure où se construit le Grand Paris, la capitale montre l'exemple et place le logement et la solidarité au cœur de son action.

 Investir pour le logement, c'est aussi faire le choix de l'emploi et de la croissance à l'heure du chômage de masse. Dans un contexte où le secteur du bâtiment connait des difficultés majeures en France, avec une baisse de 11 % des constructions et la suppression de plus de 25 000 postes pour la seule année écoulée, cet investissement de la Ville de Paris permettra de remplir les carnets de commande des entreprises. Un logement produit représente 1,7 emploi créé.

Et c'est aussi agir en faveur des entreprises et des salariés. Les prix élevés de l'immobilier grèvent le budget des entreprises, ce qui se ressent sur l'embauche, les salaires et l'investissement. Quand le bâtiment va, tout va, dit l'adage. Paris assume sa part, aujourd'hui et demain. La politique d'investissement et de construction de logements est ainsi la meilleure réponse à la crise, à l'austérité, au chômage.

Enfin, c'est faire le choix de l'écologie et de la transition énergétique. Produire davantage de logements accessibles aux classes moyennes, c'est permettre aux travailleurs de vivre en cœur de ville, et de les rapprocher de leur lieu de travail. C'est ainsi une réponse majeure à l'explosion de la mobilité pendulaire et à l'allongement du temps de transports pour les habitants des métropoles, qui sont des aberrations aussi bien sociales qu'écologiques.

Par cet investissement, Paris se donne les moyens de faire émerger une ville plus juste socialement et plus respectueuse de notre environnement. Le Plan "1 000 immeubles" permettra ainsi la rénovation thermique des immeubles les plus énergivores. L'accent est mis aussi sur la qualité environnementale de nos logements sociaux, et nos bailleurs sont à nos côtés pour atteindre les objectifs ambitieux du Plan Climat. Aux 3 Mds€ dédiés au logement viendra ainsi s'ajouter 1 Md€ supplémentaire, sur fonds propres des bailleurs sociaux parisiens.

Dans un contexte politique dégradé, qui voit les citoyens se détourner des urnes et découvrir jour après jour davantage de promesses non-tenues, Paris est la démonstration qu'une gauche est possible dans ce pays, unie et au service de ceux qui ont besoin d'elle.

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