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Point de vue de Pascal Beuvelet, In&Fi Crédits

Des crédits immobiliers durablement bas, bien au-delà de 2015

Alors que les taux de crédit immobilier sont durablement bas, la question se pose sur leur possible remontée en 2015. Selon Pascal Beuvelet, président fondateur du réseau de courtage en crédit In&Fi Crédits, aucune raison financière ne devrait modifier cette aubaine pour les emprunteurs en 2015, et bien au-delà...

A fin décembre, le taux moyen des crédits à 20 ans a chuté de plus de 0,7 % par rapport au 1e janvier 2014, touchant un plancher jamais atteint jusqu’alors. De ce fait, on peut penser qu’il n’est pas possible d’aller plus bas et que les taux vont remonter. C’est forcément vrai… mais quand ?

Comme tous les ans, au 1e janvier, les compteurs sont remis à zéro. Les banques ont transmis leurs objectifs 2015 de volume de crédits à distribuer. Toutes, sans exception, sont à la hausse. A titre d’exemple, la Banque Postale s’organise pour faire + 15 %.

Cette ambition est de très bonne augure, car cela veut dire que la banque de détail est optimiste et conquérante pour 2015 ; que le prêt immobilier reste un outil de conquête commerciale indiscutable ; que les liquidités sont abondantes.

Par ailleurs, les premières grilles tarifaires 2015 affichent, selon les banques et les régions, de nouvelles baisses par rapport à décembre 2014. Ainsi, sur les bases faciales des taux, il est désormais possible de négocier pour les meilleurs dossiers (endettement inférieur à 30 % et apport de minimum 20%) des taux de : 1,45 % à 15 ans 1,70 % à 20 ans, 2,15 % à 25 ans et moins de 3 % à 30 ans.

En ce qui concerne la prévision des taux pour 2015, il est nécessaire de se référer à la situation économique européenne. Les constantes sont déplorables. La confiance interbancaire est toujours inexistante. Il faut des liquidités. L’inflation est au plus bas, très loin de l’objectif à 2 %. Il faut relancer la consommation et faire en sorte que les banques prêtent aux ménages et aux entreprises. Les dettes d’Etat ne sont pas maitrisées et les budgets sont déficitaires. Ils doivent nécessairement être financés au moindre coût pour que la situation n’empire pas. Il y a du chômage et une absence de croissance. C’est la conséquence directe des constats ci-dessus.

Pour toutes ces raisons, conformément à sa mission, la BCE fournira au secteur bancaire les liquidités nécessaires avec un taux directeur au plus bas (0,05 % actuellement). Ainsi, sauf sortie (très improbable) de la Grèce de l’Union Européenne, les taux des crédits immobiliers resteront significativement bas en 2015 et très surement au-delà…

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