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En direct du Siec (Paris) - Que n’a-t-on pas lu ou écrit sur le centre commercial ? Que face à la toile, ce format n’avait plus aucun argument pour séduire les consommateurs français. Que son mix merchandising d’enseignes mondialisées ne se renouvelait plus. Que sa locomotive alimentaire avait définitivement perdu son statut et épuisé ses visiteurs. Que finalement, le centre commercial était tout simplement le vestige d’un autre temps, celui de la consommation de masse des années 1980. Annoncé mort à plusieurs reprises (mais pas encore enterré), le centre commercial à la française s’est finalement révélé un objet immortel. 

Si vous cherchez bien, vous parviendrez à dénicher des centres commerciaux plantés, mal positionnés ou même mal-nés. Mais vous ne trouverez pas, dans l’histoire hexagonale, de centre commercial tombé purement et simplement sous les balles du centre-ville ou d’Internet. Résilient par excellence, le shopping center a – quoi qu’on en dise – de la ressource, beaucoup de ressource. Car jamais, sans doute, au cours de l’épopée des centres commerciaux français, le timing n’aura été aussi propice aux ouvertures, aux extensions ou aux reliftings à grande échelle. Et surtout, jamais le genre ne s’était autant renouvelé. Loisirs, plaisir et accessoirement shopping : il n’est nul besoin de rappeler ici les révolutions qu’ont traversées et gagnées ces temples de la consommation. La mutation est de taille. 

Quand on se balade du côté du Forum des Halles, on mesure tout le chemin parcouru pour ouvrir le centre commercial sur l’extérieur, la ville, les autres. Au-delà de la fameuse expérience shopping marketée jusqu’à l’extrême par nos majors, au-delà des efforts des enseignes pour mieux sonder et fidéliser leurs clients, le centre commercial – affreux patronyme dont il faudrait, un jour, penser à se débarrasser – s’est littéralement mué en un organisme vivant qui respire. Et qui, comme tout être vivant, suscite des émotions, fait réagir. 

Critiqué, moqué, haï même, le centre commercial a été trop tôt jeté aux orties. Challengé par Amazon toisé par Waves, il a su réagir – un peu tard, peut-être – aux incantations et aux coups de butoir de son époque. Le plus gros challenge qu’il lui faut relever maintenant est de reconquérir des pans entiers de consommateurs qui lui ont préféré, l’un le centre-ville, l’autre le retail park, le dernier Internet. Cap ?

 

 

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