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Les « reines » du prochain cycle

C’est la revanche des zinzins. Depuis le déclenchement de la crise en 2008, les investisseurs institutionnels – et tout particulièrement les compagnies d’assurance - refont la loi sur le marché immobilier. Dans le dernier baromètre de l’investissement immobilier d’IPD France, le panel d’investisseurs interrogés estime que les assureurs devraient représenter plus des deux tiers (39%) du marché de l’investissement l’an prochain, damnant le pion aux fonds non cotés, à l’ensemble des investisseurs internationaux, mais aussi aux véhicules d’épargne immobilière réglementés que sont les OPCI, SCPI et SIIC.
Dernier equity player d’un secteur où le financement reste tendu, les assureurs ont retrouvé un appétit franc pour l’immobilier, une classe d’actifs réels qui a résisté tant bien que mal à la tempête financière quand actions et obligations ont vacillé. « L’immobilier a confirmé ses bénéfices à travers la crise – un rendement élevé et régulier, ainsi qu’une forte capacité de diversification dans un portefeuille d’investissement », confirme Laurent Lavergne, directeur du Fund Management chez Axa Real Estate lors d’un colloque d’IPD.
Le mouvement est appelé à durer. D’abord parce que l’immobilier est sous-représenté dans les portefeuilles d’actifs des compagnies d’assurance. A fin 2009, il ne représente que 63 Mds€ sur les 1 600 Mds€ d’actifs gérés en France, selon Nathalie Robin, directeur immobilier de BNP Paribas Assurance et en charge de l’immobilier au sein de la FFSA (Fédération française des sociétés d’assurance). Soit une allocation de 4%. Et la plupart des grandes compagnies ne font pas mystère de leur volonté d’accroître leur exposition à l’immobilier. Allianz affirme son objectif de porter son portefeuille immobilier de 18 à 30 Mds€ d’ici fin 2013. Axa Real Estate espère monter son allocation immobilière de 4,5 à 6%. Deux exemples qui confirment que les compagnies d’assurance seront les grands acteurs de la prochaine décennie en dépit de la réforme de Solvency 2, des inquiétudes quant aux impacts du Grenelle de l’environnement sur le bâtiment ou encore d’un changement de paradigme sur la fiscalité immobilière.
 

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