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Asset Light

Sébastien Bazin © AccorHotels

En cédant la majorité de son pôle immobilier, AccorHotels franchit la dernière haie qui sépare le groupe hôtelier de ses homologues internationaux, et particulièrement anglo-saxons. L'opérateur français passe en mode asset light, un modèle qui privilégie la gestion à la propriété. Un modèle que l'on décrit plus agile, privilégié par les marchés financiers qui s'intéresse davantage à la croissance des RevPar (revenu par chambre) qu'à la stabilité des cash-flows. Un modèle surtout qui consomme beaucoup moins de fonds propres. 
L'opération a été lente à se décanter. Il aura fallu près de 5 ans à Sébastien Bazin pour faire entrer AccorHotels dans un autre cycle. Car là où l'ancien actionnaire d'AccorHotels (à la tête de Colony Capital) a été plus fin que tout le monde, c'est le sens du timing. Et le timing dans l'immobilier, c'est capital ! 
Retour en arrière. A son arrivée en novembre 2013, Sébastien Bazin surprend les marchés financiers. On attend qu'il dépèce le groupe Accor de ses derniers actifs immobiliers, après moult vagues d'externalisation plus ou moins bien réussies. Lui, au contraire, en bon investisseur immobilier qu'il a été, refuse de vendre des actifs qu'il considère décotés. "Pourquoi donner à des tiers la possibilité d'extraire la valeur, dont le gisement est encore très important, alors que nous pouvons le faire nous-mêmes ?" 
La réponse sera la création d'une ligne de métiers dédié à l'immobilier - HotelInvest devenu AccorInvest - prélude d'un spin-off à venir. La vente de la majorité du pôle immobilier n'est qu'une première étape d'un désengagement total d'AccorHotels dans la propriété immobilière. D'ailleurs, Sébastien Bazin ne s'en cache pas en déclarant vouloir sortir totalement d'AccorInvest dans les années à venir en dépit d'un lock-up de 5 ans.
En attendant, avec 4,4 Mds€ de cash, AccorHotels dispose d'une solide réserve pour investir dans le digital et les services pour éviter de passer à côté d'un nouveau Airbnb ou Booking.com. Et pour une fois, la stratégie de cession de l'immobilier n'est pas défensive.

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