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La logistique et le solaire : le moratoire continue !

En partenariat avec Afilog

L’Association Afilog est intervenue auprès de la Commission animée par Messieurs Charpin et Trink suite au moratoire décidé afin d’étudier l’avenir de la filière photovoltaïque.
Il nous semble que les bâtiments logistiques représentent un fort potentiel de développement du photovoltaïque et s’en priver serait dommageable au développement de la filière photovoltaïque en France.
Nos propositions aux responsables de cette commission ont été motivées par un point essentiel : que les bâtiments logistiques ne soient pas exclus du rachat de l’électricité au tarif réglementé. En effet, selon les premières préconisations de la DGEC lors de la commission, les grandes toitures étaient complètement exclues du système de rachat, le seuil étant fixé dans un premier temps à 100 kilowatts-crête soit à des toitures de bâtiments d'une surface inférieure à 1000 m². Nos bâtiments logistiques font en moyenne de 20.000 à 30.000 m² : dès lors, nous risquions l’exclusion du système de rachat à tarif réglementé.
Parmi les préconisations présentées par la DGEC lors de la commission Charpin figurait celle d’un système d’appel d’offres auxquels pourraient être soumises les grandes toitures. Ceci nous pose un réel problème car les logisticiens et les transporteurs sont pour partie propriétaires de leurs bâtiments et, le photovoltaïque n’étant pas leur cœur de métier, nous craignons fortement que ces bâtiments soient écartés de ces appels d’offres au profit des professionnels de l’énergie. Il en va de même des investisseurs, propriétaires de plates-formes logistiques.

Le nouvel arrêté tarifaire a été publié le 4 mars 2011 aux JO.
Nos craintes étaient fondées : le nouvel arrêté tarifaire ne permet plus d'envisager la réalisation de centrales photovoltaïques sur de grandes toitures. Ce segment est de facto suspendu.
En premier lieu, il n’est prévu qu’un tarif de rachat au-delà de 100 kWc : celui de 12 cts/ kWh, qui vient se substituer à celui de 37 cts/kWh en vigueur avant le moratoire. Ce nouveau tarif est le plus bas d’Europe et est destiné aux bâtiments d'une surface supérieure à 1.000 m². Ce tarif de 12 cts ne permet plus de faire débuter ne serait-ce qu’une étude relative aux projets solaires.
Ensuite, le mécanisme d’appel d’offres permettant éventuellement de bénéficier d'un meilleur tarif pour les grandes puissances a été annoncé dans une note d'accompagnement au projet de décret. Cependant, les attendus de la DGEC dans ladite note présentent un objectif pour les grandes toitures compris entre 0 et 20 MW par an. Il est donc envisagé de supprimer ce segment ou de le limiter à l’équivalent de 8 bâtiments de 25 000 m² sur une année.
Cette décision est fort regrettable : nous avons des engagements en terme de développement durable dans le secteur de la logistique et avons mis au point chez Afilog un référentiel HQE spécialement adapté pour la logistique – ce qui veut dire que nous sommes un acteur actif dans le domaine et il nous semble que nous priver d’une production d’électricité solaire va à l’encontre des objectifs de développement durable actés lors du Grenelle de l’Environnement.
Si nous n’exploitons pas les grandes toitures de nos bâtiments logistiques pour produire de l’énergie solaire nous rendons beaucoup plus difficile la réalisation de nos engagements environnementaux, alors même que nous avions la possibilité de montrer que la logistique pouvait être à la pointe du développement durable et de l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments.

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