Les SCPI poursuivent leur lente convalescence. Les chiffres de l’Aspim en attestent, avec une collecte nette qui s’est stabilisée au 3e trimestre à un peu plus de 1 Md€. C’est même un rebond de 24 % par rapport au 3e trimestre 2024 qui semble indiquer la fin d’une certaine défiance des investisseurs dans la pierre-papier.
Enfin, presque. Car à y regarder de plus près, on note que la collecte se concentre sur une poignée de véhicules. Les 15 premières SCPI raflent les trois quarts des flux des capitaux, et les trois premières captent même un tiers de la collecte. C’est dire si les investisseurs sont particulièrement sélectifs.
Sans surprise, ils accordent leur confiance aux nouveaux entrants, qui arrivent vierges ou presque sur le marché. Mais ils ont aussi de la mémoire en donnant une prime aux bons élèves. Entendez par là, ceux qui n’ont que peu investi en haut de cycle, par prudence ou par vision, ou qui se sont diversifiés vers d’autres actifs que le bureau. Dans la convalescence des SCPI, tout un chacun scrute l’évolution des valeurs. Le sujet n’est pas totalement réglé. Le prix moyen de la part est toujours en recul (-3,6 %) même si la baisse se ralentit. Il y a encore six SCPI sur dix qui réajustent le prix de leur part. Certaines y ajoutent une réduction de la distribution.
La double peine. Et même la triple quand on se penche sur la liquidité. Le niveau des parts en attente continue d’augmenter, à 2,38 Mds€. Les initiatives pour y pallier semblent vaines à inverser la courbe, depuis les cessions d’actifs compliquées en ce moment jusqu’aux fonds de remboursement (qui ne remboursent pas tout le monde), en passant par l’appel à un ami pour racheter des parts en attente. BNP Paribas REIM vient de l’expérimenter pour la SCPI Accès Valeur Pierre.
Il y a enfin un sujet qui devrait nous inquiéter à plus long terme, c’est l’appétence des SCPI à investir hors de France.
On peut se féliciter de la professionnalisation d’un secteur capable d’emmener les capitaux des épargnants français vers de nouveaux marchés à l’international. Mais on peut aussi y voir un signal d’alerte sur la baisse de compétitivité de la France, où l’investissement – notamment immobilier – est plombé par le poids de la fiscalité au prétexte qu’il serait improductif.
La différence de traitement fiscal explique aussi la différence de performance entre un investissement domestique et international. Cela, certains Français l’ont compris et ont acté le fait qu’il valait mieux placer une partie de leur épargne ailleurs que dans un pays où l’on cherche, par mille et une astuces, à la capter.