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26 septembre 2025 | 15:29 CET

La petite musique de l’encadrement des loyers est venue rythmer une semaine toujours aussi chaotique sur le plan politique à la faveur d’un rapport parlementaire signé par les députés Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz.

Qu’apprend-on dans ce rapport flash ? Que l’encadrement des loyers pratiqués dans 72 collectivités françaises, ça marche, puisque « l'ensemble des communes sont satisfaites et voient des effets concrets ». Point barre.

Peu importe qu’il n’y ait pas eu d’étude d’impacts économiques pour étayer ces impressions. Peu importe qu’on n’ait pas cherché à comparer l’évolution des loyers avec les communes qui ne pratiquent pas d’encadrement. Peu importe qu’il existe déjà des dispositifs visant à encadrer les loyers lors de leurs renouvellements ou indexant leur progression sur l’IRL.

En conséquence, il faut donc pérenniser cet encadrement, éviter les stratégies de contournement comme le bail civil par exemple, ou encore s’occuper d’encadrer le coliving.

Le message pour les investisseurs est délétère. Le particulier comprend qu’il vaut mieux placer son épargne sur un autre produit ou dans un autre pays. L’institutionnel se gratte la tête pour trouver des arguments afin d’investir dans une classe d’actifs qui va lui rapporter moins que l’OAT 10 ans et dont les perspectives de rendement seront capées.

Le dogme semble même déborder sur d’autres catégories d’actifs. Comme pour le commerce où les maires de Lyon et Bordeaux se sont fendu d’une lettre au Premier ministre Sébastien Lecornu dans laquelle ils demandent d’encadrer les loyers dans les centres-villes pour « sauver le commerce de proximité » menacé par Amazon, Shein ou des bailleurs avides. On ne sait plus très bien qui est la cause de quoi d’ailleurs.

Alors que le niveau de la dette publique obère tout levier d’intervention, tout est fait pour décourager l’investissement privé dans l’immobilier. Et cela va aboutir inévitablement à une baisse de l’offre.

Il faudrait au contraire faire de l’immobilier – première industrie de France avec plus de 10 % du PIB et 2 millions d’emplois – un secteur attractif pour les investisseurs. En jouant sur les leviers : la fiscalité, la simplification des normes, la stabilité réglementaire.

Cela suppose d’arrêter de cliver les débats entre les partisans d’une économie administrée et les supporters de la main invisible du marché pour se pencher sur le vrai sujet : comment créer une offre immobilière adaptée aux besoins futurs des populations et des forces vives à l’heure d’une grande bascule de la démographie et de l’évolution incessante des usages.

Un sujet tellement central pour nos sociétés… qu’aucun politique ne s’en est réellement saisi.