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« New green deal »

Greta Thunberg © Wikipedia Commons - Parlement européen

L’immobilier peut-il sauver la planète ? Et quelque part, se sauver lui-même ? Désolé d’insister sur le défi climatique, mais il s’invite dans tous les colloques et conférences qui rythment l’actualité de la filière. Dernier en date, la matinée prospective de l’IEIF qui, chaque année, livre sa vision à court et plus long terme des marchés immobiliers.

Pas de sujet d’inquiétude à court terme sur le plan financier ou économique. Les taux d’intérêt toujours aussi bas vont rester un puissant moteur de l’attractivité de l’immobilier auprès des investisseurs. Pas de crainte de récession économique à l’horizon. Quand bien même la croissance en France restera faible (+1,3 % en 2020 selon le consensus), elle a le mérite d’être là. L’immobilier d’entreprise continuera d’en profiter, à commencer par le bureau « prime » parisien dont les loyers vont accélérer leur progression sur les trois prochaines années selon les modélisations de l’IEIF, dans un marché toujours aussi dynamique avec un volume annuel de transactions supérieur aux 2,3 millions de m2 en Île-de-France et une absorption nette largement positive (+600 000 m2). Et si jamais la conjoncture économique venait à se dégrader, avec un scénario de croissance quasi atone (+0,5 %) et de ralentissement de l’inflation, les indicateurs de marché resteraient dans le vert pour l’immobilier.

Non, le vrai sujet de la décennie qui s’ouvre est bel et bien le défi climatique. « Les 15 prochaines années seront déterminantes pour éviter que le réchauffement de 4°C devienne une fatalité », souligne Pierre Schoeffler, Senior Advisor de l’IEIF. Qui rappelle au passage que la recherche académique a mis en évidence le fait que les entreprises exposées au risque climatique voient leur levier financier diminuer, le coût de leur dette financière augmenter et leur performance boursière baisser par rapport à la moyenne.

Le déni climatique se paye cash. C’est pourquoi les acteurs économiques, sous la pression des pouvoirs publics et poussés par l’opinion (merci Greta !), cherchent à s’engager dans un « new green deal ». Toutes les entreprises participant au forum de Davos ont reçu une lettre leur demandant de s’engager à ne plus émettre de CO2 d’ici 2050.

Placement à long terme par essence, l’immobilier ne peut rester en dehors du jeu. D’abord, parce qu’il est une partie du problème, responsable à 40 % des émissions de CO2 dans le monde. Ensuite, parce qu’il sera aux premières loges de la dégradation de performance en cas de scénario catastrophe. « Le risque climatique est désormais un facteur important à prendre en compte dans les modélisations de valorisation des actifs immobiliers », avertit Pierre Schoeffler. Surtout, et restons optimistes, parce qu’il peut être le début de la solution. Une solution d’autant plus urgente que le monde a basculé dans l’ère de l’urbain avec près de 7 milliards d’individus dans les villes en 2050. C’est dans 30 ans.

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