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Après Dublin, c’est Paris qui profite le plus du Brexit

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Depuis le référendum de juin 2016, 530 projets de relocalisation ou d’expansion ont été enregistrés en Europe, rapporte Knight Frank. Dublin arrive en tête des métropoles ayant attiré le plus de mouvements liés au Brexit depuis 2016, devant un quatuor formé de Paris, Luxembourg, Amsterdam et Francfort. Cette tendance de mouvement semble se confirmer, avec un rythme déjà élevé de projets dénombrés depuis le début de 2020 (près de 30).  

L’an passé, 162 mouvements d’entreprises certains ou potentiels ont en effet été recensés, soit une baisse de près de 30 % par rapport à 2018. Les entreprises de la finance concentrent la plus grande part de ces mouvements liés au Brexit en Europe, soit 64 % des 530 projets certains ou potentiels recensés depuis 2016. Leur choix d’implantation se porte prioritairement sur Dublin (23 % de l’ensemble des mouvements de Fintech liés au Brexit en Europe), devant Paris (15 %), Luxembourg (14 %), Amsterdam (13 %) et Vilnius (10 %).

Avec 82 mouvements certains ou potentiels recensés depuis 2016 en Île-de-France, Paris dépasse donc Luxembourg et se hisse au deuxième rang derrière Dublin. « Les deux tiers sont d’ores et déjà effectifs pour des gains estimés à près de 1 500 emplois. Les mouvements potentiels et non encore réalisés représenteraient 1 800 à 2 000 postes supplémentaires, soit environ 3 500 postes pour la totalité des gains d’emplois liés au Brexit », indique David Bourla, directeur études et recherche chez Knight Frank.

« Nous avons connaissance de 283 projets tertiaires et industriels d’implantation, d’investissement ou de relocalisation d’équipes en lien avec le Brexit depuis le référendum de 2016, représentant 10 193 emplois » précise Lionel Grotto, directeur général de Paris Région Entreprises.

L’effet reste limité à l’échelle du marché francilien de bureaux. « Toutes tranches d’effectifs confondues, les prises de bail représentent moins de 60 000 m² de bureaux en Île-de-France, dont un peu moins de la moitié ont d’ores et déjà été consommés », indique David Bourla. Un chiffre à rapporter aux 2,5 millions de m2 placés bon an mal an en région parisienne.

Au-delà de l’aspect quantitatif, Paris s’est offert de belles prises. À l’exemple de JP Morgan. La banque d’affaires a annoncé l’acquisition de 6 600 m² de bureaux près de la place Vendôme, ce qui constitue ainsi la deuxième plus grosse transaction liée au Brexit à Paris depuis 2016 après la location par Bank of America de près de 10 000 m² au 49-51 rue La Boétie.

Les marchés situés hors du QCA ne concentrent que 16 % des mouvements liés au Brexit en Île-de-France. Dans le quartier d’affaires de Paris La Défense, les mouvements liés au Brexit sont, à l’exception de l’Autorité bancaire européenne (EBA), essentiellement endogènes, à l’exemple du rapatriement par Total de la gestion de sa trésorerie, précédemment installée à Londres.

Les prochains mois diront si La Défense sera en mesure d’attirer de nouvelles entreprises grâce à l’afflux à venir, sur son territoire, de surfaces de bureaux qualitatives, alors même que l’offre est de plus en plus restreinte et coûteuse dans Paris intra-muros. « Le QCA devrait néanmoins rester la cible quasi exclusive des mouvements liés au Brexit : les entreprises du conseil et de la finance internationale sont traditionnellement captives d’une adresse dans les plus beaux quartiers de la capitale et ont, de ce fait, moins de réticence à y payer des loyers élevés », conclut David Bourla. Bien sûr cette analyse a été réalisée avant l’épidémie du coronavirus.

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