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De La Marine à La Royale

Le dossier Hôtel de La Marine s’enrichit d’un nouveau rebondissement. On se souvient de la création d’une Commission chargée de réfléchir sur le devenir d’un morceau de notre patrimoine historique, présidée par un de ses plus farouches défenseurs, Valéry Giscard d’Estaing. On se souvient également de l’annulation de l’appel à projets demandée par le même VGE. On se souvient surtout des critiques et des controverses essuyées par le trio Allard/Nouvel/Donnedieu de Vabres. Quelques jours avant la publication du rapport de la fameuse Commission, ce trio lève le voile sur son projet « Royale » pour l’Hôtel de La Marine.

Conçue comme « la Villa Médicis du 21e siècle », ce projet de 24 000 m² ne cache pas ses ambitions : redonner à Paris le titre de capitale mondiale de la culture et de l’art. Si l’équilibre économique n’est pas encore dévoilé, Alexandre Allard a estimé la facture, uniquement pour les travaux, entre 200 et 240 M€, faisant valoir la création de 600 à 1 000 emplois. Le financement de « La Royale » se fera par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé « d’un nouveau genre ». Pour Renaud Donnedieu de Vabres qui veut rééditer l’exploit du Grand Palais, « c’est un nouveau type de partenariat à travers un dispositif juridique très contraignant, proposé par la loi du 21 juillet 2010. Nous inaugurerons un nouveau type de bail emphythéotique axé sur la valorisation », poursuit l’ancien ministre de la Culture, jugeant bon de rappeler qu’ils n’étaient pas une « équipe de financiers ».

Cette ambition, le trio infernal l’a décliné en cinq univers : les métiers d’art avec l’espoir de faire revivre les marchands d’arts du 15e siècle (« certains paieront, un jour, un loyer »), l’art et la création, l’art culinaire – un restaurant gastronomique sous les toits figure dans le menu -, la partie résidences pour abriter artistes au sein de 80 chambres/suites et mécènes dans 18 appartements qui leur seront réservés et enfin le Cercle de la Royale, un espace dédié aux évènements nautiques et maritimes. « Nous voulons mettre en place un système de mutualisation dans lequel les mécènes alimenteront la Fondation La Royale qui prendra en charge, de son côté, le rayonnement des artistes les plus fragiles », s’inquiètent les protagonistes du projet. « Mon objectif est de parvenir à un équilibre financier pour faire de ce lieu patrimonial une chance », confirme Alexandre Allard. « Notre projet ne va pas consommer un centime d’argent public mais il va rapporter 6 Mds€ à l’Etat », conclut l’homme d’affaires.

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