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Cyril Robert, Savills

« Paris joue un rôle clé dans la "tech economy" mondiale »

Pour ce nouvel opus de BiTV Interview en anglais, nous accueillions Cyril Robert, directeur études et recherche chez Savills France, afin de discuter des principaux enseignements du rapport Tech Cities, publié récemment par le groupe.

Au travers de l’indicateur de synthèse Digital Nomad Essentials, mis en place à partir des attentes des jeunes travailleurs de la Tech, Savills s’est penché sur les villes les plus à même d’offrir des réponses attractives en la matière, tout en garantissant les conditions du développement professionnel et technologique.

Première pour son classement Tech Cities, le groupe a identifié cette année 12 villes comme étant les meilleures « Tech Lifestyle Cities », soit les pôles technologiques régionaux reconnus au travers des investissements en capital-risque qu’ils drainent mais offrant aussi les éléments de qualité de vie attendus dans un monde post-pandémie. En Europe, les villes retenues sont Amsterdam, Barcelone, Berlin, Copenhague, Dublin et Stockholm.

« La vision du monde de la Tech et de son centre de gravité sort profondément modifiée, avance Cyril Robert. Le rééquilibrage se fait au profit de l’Europe. Six des douze Tech Lifestyle Cities identifiées sont en effet localisées sur le Vieux continent. Celui-ci tire profit d’un réseau urbain particulièrement dense qui, tout en offrant une très grande diversité de profils de villes, garantit une forte intégration internationale ainsi qu’une qualité d’équipement et de formation de premier plan. L’Europe propose en outre un environnement de liberté propice à l’épanouissement des jeunes esprits créatifs de la Tech.

Par ailleurs, si aucune des métropoles régionales françaises n’a pu se hisser dans les douze Tech Lifestyle Cities identifiées par Savills, « c’est en grande partie en raison du centralisme français, qui se vérifie même dans l’univers des start-up et de la Tech », continue Cyril Robert, selon qui plusieurs grandes villes françaises, « ont toutefois de belles cartes en main et, en les jouant bien, pourraient intégrer le palmarès au cours des prochaines années. »

Conséquence de cette concentration, Paris se démarque plutôt parmi les Tech Megacities, soit celles qui sont appelées, par leur taille et leur capacité à attirer les investissements en capital-risque, à demeurer des centres névralgiques de la technologie. Aux côtés de Paris, la seule autre Tech Megacity européenne est Londres, la majorité étant asiatiques et, dans une moindre mesure, nord-américaines.

« Même depuis l’éclatement de la pandémie, d’importants baux ont été finalisés, conclut Jeremy Bates, Head of Occupational Markets EMEA chez Savills. Toutefois, nombre de ces entreprises ont depuis longtemps adopté un mode de travail flexible et certaines d’entre elles révisent aujourd’hui leur stratégie d'expansion immobilière, tout en reconnaissant l'importance d'un siège social prestigieux permettant d’affirmer les valeurs de l'entreprise, de développer la collaboration entre employés et d’attirer des talents, qui restent rares dans le secteur de la tech en dépit de l’augmentation du chômage. Beaucoup de nos Tech Cities ont vu leur coût du logement augmenter récemment, en raison de l’afflux de nombreux travailleurs. La Covid-19 pourrait ralentir cette tendance, du moins en Occident, en poussant les gens à chercher des alternatives résidentielles plus en lien avec les espaces verts et la nature. Ce phénomène conduirait à la hausse de l’offre disponible dans les centres-villes et rendrait abordables des quartiers auparavant hors de portée pour les start-up, permettant à terme à ces entreprises, véritables moteurs du secteur de la tech, et à leurs salariés de venir s’y installer et de conquérir de nouveaux quartiers. »

Vous pouvez également retrouver l’ensemble des autres entretiens vidéo sur la plate-forme BiTV.

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