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Pourquoi il faut lire la lettre de Larry Fink

Larry Fink © BlackRock

Chaque année depuis le déclenchement de la crise des subprimes, Larry Fink, le patron du plus puissant gestionnaire d’actifs (8 600 Mds$) BlackRock, écrit aux dirigeants d’entreprises. Loin de vouloir donner des leçons d’économie à ses confrères, il y livre davantage sa vision du monde et glisse les signaux plus ou moins faibles qui doivent guider les prises de décisions dans un environnement complexe, parfois chaotique. 

Cette lettre prend encore plus d’épaisseur dans le contexte actuel de crise sanitaire, dont les conséquences sont jugées « catastrophiques », sur le plan économique, mais aussi humain. Encore marqué par l’épisode du Capitole, Larry Fink s’inquiète « d’une éruption de violence, alimentée par le mensonge et l’opportunisme politique ». Le constat vaut au-delà de la frontière des États-Unis. 

Mais, quelle que soit la violence de la crise sanitaire, le plus grand défi reste le risque climatique. « Je pense que la pandémie a provoqué une telle crise existentielle, un tel rappel tangible de notre fragilité, qu’elle nous a également contraints à relever plus vigoureusement le défi mondial que constitue le changement climatique », écrit-il. Dans cette phrase, tous les mots comptent.  

« Contraints ». La question de la transition écologique n’est plus une option, un marqueur différenciant, ou une posture politique, mais une obligation, car le risque climatique est un risque d’investissement. Plus personne ne le conteste.  

« Vigoureusement ». Oui, il faut passer de l’incantation à l’action. Ce qui suppose de s’en donner les moyens humains, mais aussi et surtout financiers en réaffectant les capitaux sur les enjeux climatiques. Les investisseurs ne s’y trompent pas, ayant quasi doublé leur allocation aux actifs durables en 2020. 

« Défi ». Celui de passer vers une économie à zéro émission nette de carbone. Et pour y répondre, Larry Fink demande tout simplement aux entreprises de préciser comment leur modèle économique sera compatible avec une telle exigence.  

« Mondial », enfin. Toutes les initiatives locales ou sectorielles sont bonnes à prendre, mais si elles ne s’inscrivent pas dans une démarche globale, elles sont vaines. La mondialisation, que Larry Fink appelle au travers d’une norme unique pour éclairer les investisseurs, doit être ici vue comme une chance et non une angoisse. 

Et que fait Larry Fink à son échelle pour renverser la table ? Tout simplement de faire jouer à BlackRock un rôle de premier plan, si ce n’est de leader dans cette transition climatique. Dès à présent. C’est l’objet d’une seconde lettre, adressée à ses clients, « des retraités, des enseignants, des pompiers, des médecins, des hommes d’affaires… » 

« Je suis optimiste quant à l’avenir du capitalisme et à la santé future de l’économie, non pas en dépit de la transition énergétique, mais grâce à elle », écrit Larry Fink. C’est de cet état d’esprit que les décideurs de l’industrie immobilière doivent s’inspirer s’ils ont de l’ambition pour leurs entreprises.   

La lettre de Larry Fink aux dirigeants d'entreprises

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