Anticipons un peu les JO qui devraient s’ouvrir dans trois semaines à Tokyo et empruntons la devise olympique (« plus vite, plus haut, plus fort ») pour souligner l’opération de la semaine, si ce n’est de l’année : l’acquisition de Primonial par Altarea.
Plus vite. Comme l’a souligné d’emblée Alain Taravella, le président fondateur d’Altarea, l’acquisition de Primonial et ses 30 Mds€ d'actifs immobiliers sous gestion accélère la transformation du modèle du groupe, passé en 25 ans d’un pure player de l’immobilier de commerce à un opérateur intégré de la fabrique de la ville.
Plus haut. Assurément, Altarea atteint une taille critique dans une filière qui pèse 11 % du PIB mais qui reste extraordinairement atomisée.
Plus fort. Si la croissance externe restera toujours un moteur du développement des entreprises, l’opération de Primonial s’inscrit dans une stratégie visionnaire du profil d’acteurs de l’industrie immobilière de demain.
Alain Taravella a créé un acteur global qui allie le développement, l’investissement et la distribution de produits immobiliers. Un « objet unique » en Europe qui va pouvoir couvrir tous les segments d’actifs de l’immobilier, adresser toute la gamme de clientèle en y adaptant les profils de risque et les supports d’investissement, et intervenir à tous les échelons de la chaîne de valeur.
Le principal enjeu de cette opération est de pouvoir capter l’épargne grandissante d’une population vieillissante et la flécher sur le marché « immense » que représente l’immobilier. Un secteur dont raffolent les investisseurs, privés comme institutionnels, à condition de pouvoir choisir ses produits, sélectionner son profil de risque ou déterminer son exigence de rendement. En d’autres termes, la différence se jouera davantage sur la richesse et la diversité de l’offre que sur la capacité de collecte. En revanche, en connectant directement les deux tuyaux, Altarea s’assure une récurrence de son activité.
Sur le papier, la stratégie d’Alain Taravella est limpide. Elle préfigure ce que pourraient être demain les grands acteurs privés de l’immobilier et de la transformation urbaine. Sa réussite passera par la capacité à faire sortir chaque équipe de son couloir de nage dans laquelle elle s’est habituée à évoluer, par habitude ou par confort. Le constat vaut pour toutes les entreprises d’ailleurs.
