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Nos années bas carbone

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Le bâton et la carotte : c’est peu ou prou la stratégie bas carbone de l’État à l’égard de l’immobilier, clairement en première ligne avec un secteur du bâtiment qui représente toujours un quart des émissions de gaz à effet de serre. Une stratégie incitative basée sur le pilier de la rénovation énergétique qui commence à porter ses fruits… mais qui ne sera pas suffisant pour atteindre, à l’horizon 2050, la neutralité carbone si la trajectoire de notre industrie reste sur le même rythme. Pour autant, la marche n’est pas infranchissable. Selon la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui équivaut à la feuille de route bas carbone de la France, il faudrait viser une diminution des émissions de 2,5 Mt CO2 eq/an quand la tendance récente se stabilise plus autour de 2,1. Le défi n’est pas impossible à relever. Il est même à portée de main maintenant que le savoir de la construction d’un bâtiment bas carbone est disponible. Matériaux, procédés constructifs, réemploi des ressources, recyclage urbain, zéro artificialisation nette… : la palette des solutions techniques et le cadre réglementaire sont posés. Reste à les utiliser de manière efficiente et donc, avant cela, les maîtriser.

Thermomètre et calendrier : c’est à l’avenir ce qui doit guider la filière du bâtiment tertiaire et résidentiel. Alors que l’échéance se rapproche avec la mi-étape de 2030 déjà à portée de vue, les acteurs de l’industrie immobilière sont maintenant en ordre de marche pour prendre la température de leurs patrimoines et de leurs activités. Sans démarche de place, mais avec une volonté non dissimulée, ils sont clairement mobilisés pour chercher à infléchir leur trajectoire carbone. Il reste un domaine dans lequel l’industrie immobilière – partie assez tard sur cette route bas carbone – doit impérativement progresser, c’est la formation de ses acteurs, encore trop parcellaire. Une vraie feuille de route d’apprentissage et de mise à niveau de l’ensemble des professionnels du secteur devrait prendre un caractère obligatoire. C’est la condition sine qua non pour rattraper le temps et tenter de maîtriser un calendrier qui risque d’être le principal obstacle à une ambition carbone désormais acceptée par tous. Une manière également de signer l’entrée de l’industrie immobilière française dans ce qu’il faut bien appeler les années bas carbone.


Édito issu du numéro 184 de Business Immo Global.

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