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L’ESG va-t-il sauver le TRI ?

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E-S-G : trois petites lettres pour une grande ambition qui vont changer durablement la face de l’industrie immobilière. Les investisseurs trouvent sur leur chemin semé d’embûches, mais aussi de quelques opportunités, un nouveau défi au champ d’action bien plus large que la seule couleur verte. Difficile, pour ceux qui nouent et dénouent le marché de l’investissement hexagonal, de faire désormais l’impasse sur les piliers environnementaux, sociaux et de gouvernance. En vérité, à force de trop parler du premier de ces piliers – la faute sans doute à un système de pondération déséquilibré et à l’absence d’un référentiel adéquat –, ce sont les deux autres qui trinquent. Pour combien de temps ? Jusqu’à quand le S et le G resteront-ils à la traîne, bien derrière le E qui semble cacher la forêt ?

Qu’on se le dise : la révolution ESG a déjà commencé. Chirurgicalement, mais durablement. Les enjeux de santé, de mobilité, de confort, d’accessibilité et même de services ont investi le pilier social tandis que les questions d’impact territorial ou de parties prenantes se rangent aisément derrière le pilier gouvernance, familière aux gestionnaires de fonds. Cependant, l’absence d’une grille de lecture suffisamment codifiée empêche une généralisation de l’engagement ESG chez les investisseurs. Certains sont même soupçonnés de s’adonner aux pratiques répandues de greenwashing pour ne pas avoir à s’engager sur les deux autres champs. En tout état de cause : le déséquilibre se creuse entre l’engagement environnemental des investisseurs immobiliers d’une part et les enjeux sociaux et de gouvernance d’autre part. Sans doute parce que la portée financière de ces deux piliers n’a pas été encore mesurée. Sûrement parce que la pression bas carbone occulte le reste de la photographie ESG des investisseurs et de leurs actifs.

On l’aura compris, l’ESG ne se limite pas à sa première lettre pour sauver le TRI. Alors que l’industrie immobilière semble amorcer un nouveau cycle de son histoire avec le spectre d’une récession économique, une nouvelle grille de lecture et d’analyse s’impose à ses investisseurs. De plus en plus d’entreprises immobilières françaises semblent l’avoir intégrée dans leur logiciel en prenant le chemin assumé de l’entreprise à mission insufflé par la loi Pacte de 2019. Il serait bon en ces circonstances de se rappeler que l’ESG tire son origine du concept de triple performance – le triple PPP – créé dans les années 1990 : People, Planet, Profit. Un triptyque qui n’a jamais paru, 30 ans plus tard, autant d’actualité.


Édito issu du Business Immo Global 189.

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