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Perfect storm

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La crise s’invite à la 2e édition de notre événement BIG UP. Soyons clairs, si ce n’était pas le plan initial, force est de constater que le vocable se conjugue sur à peu près tous les segments de marché, dans toutes les localisations, auprès de tous les acteurs de la filière immobilière. 

Assurément, la hausse brutale et subite des taux d’intérêt a allumé la mèche. Une mèche courte et rapide qui embrase les marchés mondiaux. Les États-Unis traversent l’une des plus profondes dépressions sur le front des bureaux, entraînant dans sa chute une myriade de banques régionales, déshumanisant des métropoles que l’on croyait intouchables (à l’exemple de San Francisco) où « l’effet  donut » vide les centres-villes. La Chine voit ses giga-promoteurs vaciller, perclus de dettes, scotchés par des immeubles fantômes. La Grande-Bretagne taille dans ses valeurs davantage à la faux qu’à la serpette. Même l’Allemagne, le moteur économique de la zone euro, cale.

En France, on frôle la crise parfaite. Dans le logement neuf, où se cumule une crise de l’offre et de la demande, entraînant une paralysie généralisée du parcours résidentiel des accédants à la propriété doublée d’une atrophie du marché locatif. Dans le bureau, où les utilisateurs désertent les « marketing suites » faute d’appréhender leurs besoins immobiliers depuis que le télétravail s’est imposé dans les organisations des entreprises. 

Mais si la crise n’était que conjoncturelle, la plupart des acteurs de l’industrie immobilière pourraient faire le dos rond. Or, il semble bien que l’on change de paradigme. La manière de consommer ce bien primaire qu’est l’immobilier, aussi vitale pour les particuliers que pour les acteurs économiques, change et suppose d’adapter en permanence le bâtiment, qui est bien plus qu’une simple enveloppe. L’urgence climatique et l’agenda adopté pour décarboner les actifs ne sauraient se contenter d’un traitement homéopathique ou d’une séance d’acuponcture. Il faut maintenant passer à l’échelle supérieure pour rénover, restructurer, repositionner des immeubles conçus dans un temps où les énergies fossiles étaient le moteur de croissance de notre monde.

Le sens étymologique du mot « crise » signifie « faire un choix », « décider ». Ce choix appartient aux entreprises. Il sera de leur responsabilité d’avancer des solutions, de pousser des innovations, d’investir dans des initiatives qui dessineront l’immobilier de demain.


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Édito issu du Business Immo Global 199, à paraître le 2 octobre 2023.